Maison des derviches (La)
Ce drame en cinq actes, correspondant aux cinq journées de l’action, nous présente un certain nombre d’habitants du même immeuble, un ancien tekke (monastère de derviches), dans un Istanbul d’un futur uchronique, d’ores et déjà rendu impossible par les années récentes. Alors que la Turquie s’apprête à fêter l’anniversaire de son entrée dans l’Union Européenne, ces différents personnages, dont les histoires personnelles variées vont interférer, vont être confrontés à une menace contre toute la Turquie. Sous forme de fresque, Ian McDonald nous présente une Turquie qui, il y a peu, était encore possible, et les risques de la technologie incontrôlée, comme les espoirs de la même technologie. Sans oublier, dans la toile de fond, présentes même si non objet de l’histoire, les conséquences du réchauffement...
L’histoire se déroule en 2027, mais les personnages ne manquent pas de rappeler un passé plus ou moins récent, en particulier la dictature militaire des années 80, pour le vieux professeur d’économie grec, Georgios Ferentinou, qui va retrouver ses souvenirs et son amie d’autrefois. Adnan Erkoç le trader, sa femme Ayse, antiquaire, Necdet le paumé, Yasar Ceylan le chercheur en informatique, Leyla Güstalsi la jeune commerciale et Can le jeune garçon atteint d’une maladie invalidante qui se réfugie dans le jeu, vont voir leurs vies bouleversées par un attentat kamikaze apparemment sans importance. Et, comme dans un thriller, le lecteur découvre peu à peu l’importance de l’enjeu en cause...
Comme dans ses autres œuvres, Ian McDonald sait doser le suspense, tout en mélangeant les touches descriptives d’un monde différent (l’Afrique dans Chaga, non traduit ; l’Inde dans Le fleuve des dieux, j’en oublie certainement). A ne pas manquer, donc.
La maison des derviches, par Ian McDonald, traduit par Jean-Pierre Pugi, Folio SF n° 515, 2015, 696 p., couverture de Stéphane Martinière, F11, ISBN 978-2-070-46316-9
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