Excision

Genève, 2025. La société suisse est parcourue par des tensions extrêmes, à l’image de la société mondiale. Les courants religieux extrémistes font peser une menace terroriste présente à chaque instant. Dans ces circonstances, Aayan se révèle le meilleur élément de la cellule anti-terroriste genevoise et s’occupe plus particulièrement des affaires liées au milieu islamiste. Sa nouvelle affaire l’entraîne pourtant sur la trace de tueurs asiatiques, dont les motivations restent obscures.

Aayan est également une jeune femme qui se bat contre l’oppression dont sont l’objet les femmes musulmanes. Elle-même, victime d’une excision, peine à retrouver une sexualité normale malgré sa relation amoureuse réussie avec David. Son combat lui vaut beaucoup d’ennemis dont son propre frère Mohamed, qui l’a reniée et menacée. Mais l’activisme de son frère pourrait bien la ramener à son enquête. Parviendra-t-elle à comprendre à temps où est le danger ?

Excision est à replacer dans le contexte de son écriture, c’est-à-dire les tensions et débats qui ont agité la société suisse au sujet de l’Islam. Le récit est un mélange de scènes présentes et de souvenirs de l’héroïne, qui tendent d’ailleurs à prendre le pas sur l’enquête. Celle-ci n’est d’ailleurs pas réellement menée et consiste plus en une juxtaposition d’informations qui aboutissent à former un canevas cohérent, révélateur du complot.

Olivier May s’attache beaucoup au combat personnel de la jeune femme qui lutte pour s’affranchir des contraintes traditionnelles qu’elle considère comme dépassées. L’héroïne tient aussi des propos très durs envers la position soi-disant progressiste des biens-pensants. Le terrorisme est lui-aussi pointé du doigt, monstre aveugle et sanguinaire qui n’apporte aucune réponse. Un texte dans la lignée du Chant d’Ekhirit, même si son enracinement dans une société actuelle le rend plus engagé.

Excision par Olivier May, couverture de Zariel, Encre Fraîche