Revenants de White Chapel, Les enquêtes extraordinaires de Newbury Hobbes (Les)

Le fantastique classique fait assez peu recette de nos jours et je trouve cela fort dommage. Alors quand Eclipse propose un roman de genre, placé dans un Londres du début du XXe siècle je ne peux qu’applaudir et me jeter dessus… Les Enquêtes Extraordinaires de Newbury Hobbes a un charme tout britannique qui commence de la couverture à la dernière page.

Cette couverture d’ailleurs, réalisée par Steve Stone, est de toute beauté. Elle nous offre tout le charme du roman en un seul aperçu. Qu’il s’agisse du bobby fantôme, du dirigeable sur le ciel londonien, des deux personnages (collant parfaitement à l’image que je m’en suis faite), le tout environné d’une sorte de smog verdâtre qui lui donne un charme réellement particulier. La quatrième mettra en appétit toute une frange du public appréciant le fantastique, les romans gothiques, le steampunk,… :

Bienvenue dans un Londres victorien, étrange et dangereux. Chaque jour, de nouvelles découvertes technologiques viennent améliorer la vie des Londoniens : des dirigeables sillonnent le ciel alors que des automates sont à leur service. Mais sous le vernis du progrès se cachent de sombres événements.

Sir Maurice Newbury et sa charmante assistante Miss Veronica Hobbes doivent enquêter sur le crash d’un dirigeable et la disparition de son pilote automate, tout en investiguant sur les apparitions mystérieuses d’un policier fantôme à Whitechapel...

Le fantastique, c’est avant tout une bonne dose de notre univers (ou notre passé dans le cas présent), dans lequel interviennent des éléments surnaturels. Or avec George Mann, les évènements vont s’enchaîner puisque Sir Maurice Newbury va devoir enquêter sur à la fois le crash étrange d’un dirigeable et l’apparition d’un policier fantôme. Et les deux cas vont aller bien plus loin que ce que l’on pourrait supposer…

George Mann maîtrise son roman de manière certaine. Je n’ai rien eu à redire sur la question du scénario, chaque ficelle étant étudiée pour satisfaire l’appétit de mystère du lecteur. Ses deux héros, tout comme ses personnages secondaires, sont à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’eux : charismatiques, ils nous poussent à leur suite dans une aventure intrigante. D’ailleurs le duo Newbury et Hobbes n’est pas sans rappeler par certains aspects les héros de Sir Arthur Conan Doyle. Sans pour autant tomber dans la plagiat il reprend le côté enquêteur du binôme en l’actualisant selon nos standards d’aujourd’hui. De plus la touche féminine apportée par Veronica Hobbes est des plus savoureuses. Je n’ai décelé aucune faiblesse dans ce roman qui était attendu au tournant puisque l’auteur est également patron d’une importante maison d’édition anglaise…

Revenons une seconde sur le Londres que nous décrit l’auteur. Placé en 1901, il possède un petit charme steampunk fort agréable auquel les amateurs du genre ne pourront manquer de succomber. La ville est également extrêmement bien décrite et l’on retrouve avec plaisir le charme désuet du début du XXème siècle. Bref, le roman, en sus de son intérêt littéraire et imaginaire fort, prend des atours fort agréables…

Les Revenants de White Chapel est donc un excellent roman de fantastique classique où le lecteur trouvera tous les éléments de ce genre, mâtinés d’un tantinet de steampunk de fort bon aloi en cette période où il revient sur le devant de la scène. Je ne peux donc que recommander activement la lecture de ce premier tome qui laisse espérer d’excellentes choses pour les suites des aventures de Newbury et Hobbes…

Les Revenants de White Chapel, Les Enquêtes Extraordinaires de Newbury Hobbes par George Mann, traduction de Pierre-Paul DURASTANTI, illustration de Steve Stone, Eclipse Fantastique