Temple des Derniers Jours (Le)
Kyle Freeman est un réalisateur à la petite semaine, acculé par les dettes, vivant dans un véritable taudis, se nourrissant d’alcool et de tabac. Les quelques documentaires qu’il a réalisés sont désormais loin derrière lui. Alors qu’il se sent poussé par le désespoir, il est contacté par un mystérieux personnage, Maximillian Solomon, directeur d’une non moins obscure société de production, Révélations Production. Celle-ci est spécialisée dans les produits d’approche positive et contemporaine de la vie, une sorte de développement personnel à l’américaine que Kyle déteste. Mais Solomon lui propose de réaliser un reportage sur soeur Katerine, une aristocrate anglaise devenue gourou d’une secte, le Dernier Rassemblement puis le Temple des Derniers Jours. Entre Londres, la Normandie et l’Arizona, elle a assis sa position de leader à coups de brimades, d’humiliations et de violences sexuelles. Salomon veut établir la vérité… et il offre une somme suffisamment importante à Kyle pour éponger toutes ses dettes…
Freeman se lance dans l’aventure, autant intrigué qu’excité. Mais dès les premières prises de vue à Londres, il est confronté à certains phénomènes inexplicables, phénomènes confirmés et aggravés en France. En disparaissant, soeur Katerine a vraisemblablement laissé des « traces » derrière elle, entre forces occultes et poltergeist, et ces forces sont bien décidées à revenir… Kyle comprend qu’il lui sera impossible d’y échapper, et que le paroxysme l’attend en Arizona.
j’ai découvert Adam Nevill avec Le rituel, déjà paru chez Bragelonne. L’auteur y développait une horreur poisseuse, humide, faisant de la forêt un élément particulièrement hostile. une histoire que j’avais particulièrement appréciée même si la seconde partie dans la cabane m’avait parue moins dynamique, moins effrayante et marquant un peu une rupture.
Cet effet est gommé dans le Temple. Nevill distille une horreur insidieuse et progressive, bien plus rythmée, sans trop en dévoiler. Le mieux est comme toujours l’ennemi du bien… L’apothéose est atteinte dans la toute dernière partie, lors de la visite de la maison de soeur Katerine à San Diego. Adam Nevill se montre à l’égal d’un King, d’un Koontz ou d’un Masterton. Entre temps, pas grand-chose ne sera épargné à Kyle Freeman pour le faire sombrer dans la folie.
Avec Le Temple des Derniers Jours, Adam Nevill réussit un très bon roman de terreur, Prouvant selon moi qu’il fait indiscutablement partie des grands auteurs d’effroi actuels.
Je remercie les éditions Bragelonne pour leur confiance.
Le temple des Derniers Jours - Adam Neville - Bragelonne Editions, octobre 2019, 7,90 €