Le Hobbit : la désolation de Smaug
Suite de l’épisode 1, on poursuit le chemin des nains et de Sacquet vers la montagne où se trouve Erebor, le royaume des nains.
Quelques détours via le monde des Elfes, Lacville et un combat contre Smaug qui garde jalousement son trésor au cœur même de la Montage solitaire.
Oui voilà la faiblesse du film : le scénario ! Ou comment avec pas grand-chose, on étire, étire, au risque de montrer les trous. Qu’on remplit de banalités comme l’histoire d’amour contrariée entre les elfes Légolas et Tauriel (Evengeline Lilly, ex « Lost ») – je signale que leur esthéticienne est une spécialiste de l’épilation des sourcils détaillés dans des gros plans d’une netteté absolue et par ailleurs sans aucun intérêt artistique (et vu les visages lourdement retouchés, elle s’appelle Photoshop-à-la-louche).
Et au bout des 2h41, on a comme l’impression d’avoir fait du surplace dans le récit, d’avoir un peu tourné en rond.
Mais les dés étaient pipés quand Jackson a voulu refaire une trilogie sur un livre de 400 pages au lieu d’un volume total de 5000 pages.
Dollarspolitique quand tu nous tiens par la barbichette…
C’est vrai, on en prend plein la vue et perso, alors que je m’endors traditionnellement sur les films comme celui-ci et le « Seigneur des anneaux », j’ai suivi non stop, en 2D. Les combats sont bien présents et fort bien orchestrés. Le point d’orgue (ou d’Orcs vu le thème ?) est dans les scènes fort spectaculaires comme la chute des tonneaux, Lacville ou le dragon (dont la voix en VO est de Cumberbatch – Sherlock Holmes ou Khan dans « Star Trek XII », même si on ne le reconnait pas du tout et qu’il a mimé en « motion capture » des mouvements de la bête).
Disons qu’ici, on sent le film du milieu (oui trop facile avec la Terre du Milieu), celui qu’on ajoute pour arriver à un triptyque, même si la maîtrise et le flamboyant y sont.
Et le final est lui puant d’un « pensez à acheter votre billet pour le 3 ». Quel foutage de gueule : comme s’il était impossible quand on prend autant de liberté avec le récit de construire chaque film avec une intrigue secondaire qui commence et aboutit dans le film et de garder l’histoire principale sur l’ensemble. Là c’est vraiment l’art de l’irrespect du spectateur : on dirait que ce film est fait par un banquier aux yeux en $ qui défilent façon jackpot.
Prenez-le comme un spectacle et pas une histoire et ce film vous séduira.
Le Hobbit : la désolation de Smaug
Réalisation : Peter Jackson
Avec : Martin Freeman, Benedict Cumberbatch, Cate Blanchett, Ian McKellen, Luke Evans, Evangeline Lilly, Andy Serkis, Elijah Wood, Hugo Weaving, Christopher Lee, Stephen Fry
2h41
11 décembre 2013