SCHNEIDER Lawren 01
Qui êtes-vous ?
Lawren Schneider, 46 ans pour la deuxième année consécutive, cadre commercial le jour, auteur de thrillers la nuit, père de cinq grands enfants, 90 kilogrammes dont 8 de trop.
Comment en êtes-vous venu à l’écriture ?
C’est l’écriture qui est venue à moi, je crois que j’ai toujours eu envie d’écrire. D’abord j’ai manqué de confiance, puis de temps, ensuite, un jour, j’ai arrêté de trouver des excuses.
A quel âge avez-vous commencé à écrire ?
Dès l’adolescence, mais j’écrivais surtout des paroles de chansons, tristes le plus souvent et quelques nouvelles. Ensuite il aura fallu attendre plus de vingt ans pour que l’écriture s’impose à moi. C’était en 2014.
Vous souvenez-vous encore de vos premiers textes ? Que sont-ils devenus ?
Non, tout a brûlé. Je n’ai compris que tardivement que j’étais capable d’en faire quelque chose…
Comment écrivez-vous ? Est-ce une profession pour vous ? Quelles sont vos autres passions ?
J’écris essentiellement le week-end et parfois en soirée quand les insomnies me poussent à trouver du temps. Je suis cadre commercial pour un industriel du bâtiment et ne vis pas de mes écrits. Pour l’instant ! J’ai longtemps été instrumentiste (clarinette, orgue, piano) et j’adore faire à manger pour deux ou pour dix !
Pourquoi l’écriture ? Quel est, selon vous, le rôle de l’auteur dans notre société ?
Les mots sont des outils fantastiques. L’auteur les choisit, les mélange, compose des phrases jusqu’à ce que l’histoire prenne forme. Ecrire est pour moi un émerveillement permanent, je rentre dans une sorte d’état second où le temps s’arrête, où je plonge dans une histoire mouvante, qui se structure au fil des phrases. C’est devenu une drogue : je suis en manque quand le temps me manque et je prends un plaisir fou quand les pages noircissent.
L’auteur est un passeur qui emmène ses lecteurs sur l’autre rive à l’aide de son roman. Son rôle est bien sûr de divertir, de bousculer, de faire émerger les émotions. Rien ne me fait plus plaisir que lorsqu’un lecteur me dit avoir eu peur, avoir pleuré ou avoir ressenti du plaisir. Lorsque la magie opère, le lecteur ressent une large palette d’émotions en lisant son livre. Ce sont les siennes, l’auteur a simplement joué un rôle de catalyseur.
Quel est votre auteur de fantastique préféré ?
Je dois avouer être resté très classique pour ce qui est de ce genre. Adolescent, j’ai voué un véritable culte à Isaac Asimov, pape de la SF, puis j’ai eu le choc avec Simetierre de Stephen King qui reste évidemment une référence.
Quel livre d’un autre auteur auriez-vous désiré avoir écrit, soit parce que vous êtes jaloux de ne pas avoir eu l’idée le premier, soit parce que vous auriez traité l’idée d’une autre manière ?
La route, le roman post-apocalyptique de Cormac McCarthy. Je suis fasciné par l’ambiance qui se dégage. Les phrases sont lentes, et c’est comme si nous partions en procession pour participer à notre propre enterrement. J’espère un jour me lancer dans une telle aventure, de décrire les derniers jours de l’Homme…
Quel est votre principal trait de caractère ?
Ah, je ne suis pas fan de ce genre de question. Obstiné. Je crois que je ne lâche jamais quand je suis lancé.
Qu’est-ce qui vous énerve ?
Le mensonge. Bien sûr, moi aussi j’ai menti, parfois, mais je suis convaincu que la sincérité est une alliée précieuse pour tous ceux qui veulent faire le bien autour d’eux.
Outre l’écriture, quels sont vos hobbies ?
Un bon repas en famille, avec des amis ou en amoureux. Voyager à l’étranger pour oublier les repères du quotidien, aux USA ou en Espagne.
Quel est le don que vous regrettez de ne pas avoir ?
J’aurais surtout aimé prendre conscience plus tôt de ce que l’écriture m’apporte, j’aurais pu écrire quelques bouquins de plus !
Quel est votre rêve de bonheur ?
J’ai eu la chance de voyager, d’avoir des enfants en bonne santé, d’avoir connu l’amour, d’avoir vécu des expériences incroyables, d’être toujours amoureux de ma femme, d’écrire et de rencontrer tout un tas de gens formidables. Je le vis, le bonheur.
Par quoi êtes-vous fasciné ?
Par l’Homme, capable du meilleur et du pire, capable de charité et de cruauté. Par la noirceur de l’âme humaine.
Quel est votre auteur de littérature générale préféré ?
Difficile de n’en citer qu’un. Je pense au romanesque de Jules Vernes ou de Victor Hugo. Du côté des américain, j’aime Irving, Ken Follett ou Russel Banks.
Quel est votre roman de fantastique préféré ?
Si l’on reste dans le fantastique pur, je ne serai guère original. Le seigneur des Anneaux de Tolkien.
Quel est votre roman hors fantastique préféré ?
La Route de McCarthy. Et L’écume des jours de Vian. Et Un monde sans fin de Ken Follett. Et…
Quel est votre film de fantastique préféré ?
Alien. Le tout premier film qui m’a coupé la chique.
Quel est votre film hors fantastique préféré ?
Les temps modernes de Chaplin.
Qui sont vos héros dans la vie réelle ?
Les vrais héros des temps modernes sont autour de nous : infirmières, flics, bénévoles, ceux qui se lèvent pour s’opposer à la bêtise ou tout simplement les parents qui prennent le temps de transmettre les valeurs de partage et de générosité à leurs enfants. C’est bien peu spectaculaire, mais le vrai courage est bien celui-là.
Si vous rencontriez le génie de la lampe, quels vœux formuleriez-vous ?
- Je veux bien vivre sans maladie jusqu’à 90 ans. Cela me laisserait encore une quarantaine de romans à écrire !
- Je veux bien que ma famille et mes proches vivent aussi longtemps que moi.
- Rien. Que quelqu’un d’autre profite de ce vœu !
Votre vie est-elle à l’image de ce que vous espériez ?
Non, mais ce n’est pas grave du tout, elle me va parfaitement !
Citez-nous 5 choses qui vous plaisent.
Le Côte du Rhône. Le jambon Pata Negra. Mon Wok. Word de Microsoft. Une chemise Desigual.
5 choses qui vous déplaisent.
Une coquille à l’impression. Le café froid. Un steak trop cuit. Rien d’autre.
Pour finir, une question classique : vos projets ?
Ah enfin ! Je viens de démarrer un nouveau roman qui, pour l’instant, s’appelle N°4, le titre définitif viendra un peu plus tard. Ce sera une sorte de road movie, un homme dont le destin tragique l’emmène à commettre l’irréparable. Tout ce que je peux vous dire est qu’une des héroïnes sera une adolescente de treize ans et une vielle dame qui a la maladie d’Alzheimer. On en reparlera en 2019 !
Critique des Larmes des cigognes ici