Montagnes hallucinées (Les)

Le Livre de poche réédite, dans sa collection jeunesse, quatre des plus célèbres nouvelles de Lovecraft. Excellente occasion de relire ces chefs-d’œuvre absolus.

Les Montagnes hallucinées (1931) représente un peu le texte fondateur du « Mythe de Cthulhu ». Il est assez long (145 p.), et s’inspire vaguement des Aventures d’Arthur Gordon Pym d’E.A. Poe, tout comme Le Sphinx des glaces de Jules Verne, récemment reparu à La Pléiade. Lovecraft y décrit une exploration antarctique au cours de laquelle les héros découvriront une fantastique cité oubliée. Les fresques illustrant les salles grandioses relatent la civilisation des Grands Anciens et de la progéniture de Cthulhu. L’horreur, hideusement progressive, caractéristique du style de l’auteur, atteint un véritable sommet et cette nouvelle passe souvent pour l’une des plus accomplies de son auteur. A lire ou à relire en écoutant la Sinfonia antarctica de Ralph Vaughan Williams, tirée de sa musique de film pour Scott of the Antartic (1948).

Trois textes plus courts complètent le recueil. Air froid relève du pur fantastique : un homme ne peut vivre qu’en dessous d’une certaine température et s’affole quand il manque de glace. Pourquoi ?

Le Modèle de Pickman relie le fantastique traditionnel au bestiaire lovecraftien.

Quant à La Couleur tombée du ciel, elle est l’une des rares nouvelles de Lovecraft à se réclamer ouvertement de la science-fiction : un vaisseau extraterrestre vient semer la terreur par un insidieux processus d’empoisonnement du sol.

Quatre beaux et grands textes : l’idéal pour découvrir Lovecraft à la nouvelle génération de lecteurs. La superbe couverture de Miguel Coimbra devrait plus que les y inciter.

H.P. Lovecraft, Les montagnes hallucinées, illustré par Michel Coimbra, Le Livre de poche, 2012, 221 p., 4,95 euros