Démons et merveilles

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« Comparé à ces contes, Poe ressemble à de la musique de chambre », a écrit Daniel George. On sait maintenant que Lovecraft est le premier romancier moderne dans l’ordre du fantastique. Les récits qui composent Démons et merveilles sont autant de voyages hallucinants et angoissés à travers cet Inconnu que les découvertes scientifiques modernes n’ont réussi qu’à multiplier.

J’ai eu beaucoup de mal avec ce recueil. Au départ pourtant, j’ai pensé que ça semblait le plus cohérent de ceux que j’avais eus en main jusqu’à présent. En effet, il nous offre quatre aventures d’un même personnage, les trois dernières présentant en plus une certaine forme de chronologie qui donne l’impression qu’elles forment une histoire complète. Cependant, autant les deux premières m’ont plu, autant les deux dernières m’ont ennuyée au possible. Malheureusement, les premières sont les plus courtes (et de loin, faisant respectivement 10 et 20 pages sur les 316 du recueil...).

Tout commence par Le Témoignage de Randolph Carter. Cette courte nouvelle est surtout notable par sa chute, le reste donnant encore une fois une impression de déjà-vu mais se laissant tout de même lire sans problèmes.

Viens ensuite ce qui constitue à mes yeux l’apothéose de ce recueil, La Clef d’argent, superbe nouvelle sur un personnage (Randolph Carter, sorte de double de papier de l’auteur) qui, après avoir essayé de rentrer dans le moule, s’échappe de cette société qui étouffe les rêves par la rationalité. On sent pointer l’avis de l’auteur derrière celui du narrateur, et même si elle n’est parfois pas délicatement ou éthiquement amenée, cette prise de position a de quoi séduire ceux qui n’ont pas envie de se contenter de la simple et froide réalité des choses.

A travers les portes de la clé d’argent continue la nouvelle précédent. Et pourtant, je n’ai pas retrouvé le charme et la douleur poignante de La Clef d’argent, comme si l’histoire se continuait inlassablement, mais en ayant perdu son âme (ou ce qui faisait son charme). J’ai suivi sans aucun intérêt les aventures de Carter. La seule chose à avoir retenu mon attention, c’est ce voile que l’on ne peut traverser qu’un fois et qui nous mène à un endroit d’où on ne reviendra pas. Ça m’a fait penser à un passage-clé dans le cinquième tome d’Harry Potter, et je me demande si c’est juste une coïncidence ou si c’est plutôt un hommage de la part de J. K. Rowling. Je ne le saurai jamais je suppose...

Malheureusement pour moi, A la recherche de Kadath (La Quête onirique de Kadath l’inconnue) est encore sur le même ton, et j’ai définitivement décroché de cette histoire qui m’a été de plus en plus pénible à lire et que j’ai parcourue très distraitement. Cette quête onirique n’a pas su m’emporter...

Au final, Démons et merveilles est un recueil dont l’idée m’a paru très séduisante mais dans lequel je ne suis pas rentrée. Il m’a cependant quand même marquée avec La Clef d’argent.

Démons et merveilles de H. P. Lovecraft, Illustration de Jérôme BOSCH, 10/18, 316 p.

PS : pas trouvé les noms du traducteur et de l’illustrateur (je n’ai pas la dernière édition de 99 qui n’est pas non plus référencée sur Noosfère, juste les deux précédentes en 10/18)

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