Enfant aux cailloux (L')

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Elsa Préau (patronyme prédestiné à une directrice d’école fondamentale) est une retraitée dans les 70 ans. Comme beaucoup de personnes seules, trop seules, elle en arrive à vivre un peu par procuration en observant les voisins.

Et chez les voisins, il y a un enfant, perdu, malpropre, triste et deux autres enfants qui s’amusent, jouent et crient, ignorant le petit maltraité.
Elsa va observer, photographier cet enfant, jusqu’à l’obsession. Elle en parle à son psychiatre, aux assistantes sociales, à la police, à son fils, médecin débordé qui gère son couple réparé après une séparation due à la mort de leur petit garçon.

Mais personne n’a de trace de l’enfant martyre…

Délire de vieille femme pleurant son petit-fils ?

Sophie Loubière a réussi à me faire passer une longue nuit de lecture. Arrivée aux 2/3 du livre en 24h, je n’ai pas pu le fermer et continué jusqu’à la fin. C’est rare, chez moi, un peu clonée avec une marmotte passé 22h.

Que dire ? Ben qu’on hésite sur la santé mentale d’Elsa, que l’on change d’avis pour se rétracter et qu’il y a le final pour nous dire qu’on a eu raison à l’un ou l’autre moment de la lecture… Aux 2/3 du livre, l’histoire rebondit de manière imprévue pour replonger et nous emmener dans nos doutes.

Les certitudes sont amenées peu à peu pour troubler et donner un tournant au récit mais tout n’est qu’apparence.

Elsa est à la fois agaçante et émouvante. Il y a beaucoup de tendresse de la part de l’auteur pour son héroïne et ses nombreuses lettres de contestation envoyées au « système » sont des petits bijoux façon tatie Danièle. On frémit quand même face aux signes de fragilité mentale de la mamie, car ca fait peur de vieillir ainsi.

Bref, voilà depuis quelques semaines que je passe d’excellents moments de lecture et ce livre sera un de ceux qui laisseront une marque pendant longtemps.

Interview de Sophie Loubière ici

L’enfant aux cailloux par Sophie Loubière, Pocket

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