LERUTH Dominique 01

Auteur / Scénariste: 

Dites-nous quelque chose à votre propos ? Qui êtes-vous ?

Je m’appelle Dominique Leruth et c’est mon vrai nom, parce que, comme j’ai coutume de le dire, c’est la seule chose que mon père m’ait laissée, donc je le porte. Je suis mariée à un autre Dominique qui écrit lui aussi. J’ai deux enfants et un chat caractériel, Lola. Et pour l’alimentaire, je suis secrétaire.

Il semblerait que Petits contes cruels pour mal dormir soit votre premier recueil officiel. C’est donc un développement important dans votre carrière. Pourriez-vous nous retracer celle-ci ?

C’est ma première édition en effet et elle vient après de longues années de doute et d’errance. Je plaisante, cela n’a pas été aussi douloureux que cela en a l’air mais, tout de même, il m’a fallu un bon moment avant de faire le grand saut dans cette aventure qu’est l’édition.

J’écris depuis que j’ai l’âge de 11 ou 12 ans (à l’époque, j’écrivais de la poésie dans nos deux langues nationales ; à cet âge là on ne doute de rien !). Je gagne un premier prix alors que je suis encore lycéenne. Mes premiers textes fantastiques datent de la fin des années 80. Je participe ensuite début des années 90 au tout premier concours organisé dans le cadre de « La fureur de lire ». Coup de chance, non seulement le thème est « Donnez-nous des nouvelles de l’étrange » mais, en plus, c’est Thomas Owen en personne qui est président du Jury. J’envoie 4 de mes nouvelles, 3 arrivent en sélection finale et c’est ma nouvelle L’Ange, qui ouvre ce premier recueil, qui gagne l’un des 7 prix. Michel Lambert, qui faisait également partie du jury, me pousse déjà vers l’édition. Mais cette étape là, il m’a fallu pas mal de temps pour la passer. Certes, je me plaçais bien dans les concours, mais le doute était toujours là. Etre éditée, c’était m’exposer. Qu’est-ce qui a fait le déclic ? J’ai arrêté de me poser la question de savoir si ce que j’écrivais valait la peine d’être édité et je suis allée de l’avant. Bref, un peu moins d’ego et un peu plus d’action.

Etre édité ne doit pas être évident pour un jeune auteur. Comment avez-vous trouvé les éditions « Chloé des Lys » ? Et quel est l’état actuel de l’édition belge de l’Imaginaire ?

Pas évident ? C’est un euphémisme ! En plus, j’arrivais avec des nouvelles, genre déjà difficile à placer chez un éditeur, du moins en francophonie et avec du fantastique qui plus est, histoire de corser l’affaire. Vous imaginez si l’on m’a accueillie à bras ouverts. Francis Dannemark, avec qui j’avais pris contact pour lui demander de m’aiguiller vers des maisons d’éditions intéressées par ce genre, m’avait répondu : « Pas impossible mais du genre parcours du combattant... ». C’était tout dire.

Les Editions Chloé des Lys, elles sont venues à moi un peu par hasard. J’écoutais la radio et j’ai entendu un reportage à la RTBF sur le Salon du livre « Tournai la page ». On y présentait cette petite maison d’édition comme étant très dynamique. J’ai rangé l’adresse dans un petit coin de ma mémoire. Aussi, après avoir très naïvement - et bien inutilement d’ailleurs - envoyé mon manuscrit aux grosses maisons d’édition, je le leur ai envoyé et au bout de 3 mois je recevais un coup de fil de l’éditeur me fixant un rendez-vous… 5 mois plus tard. Je reconnais que pour travailler avec Chloé des Lys, il faut avoir de la patience. Ce n’est vraiment pas une maison d’édition conventionnelle, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais, ils furent les premiers à m’éditer. Leur politique est de mettre le pied à l’étrier, d’ouvrir les portes de l’édition à de jeunes écrivains pour qu’ils puissent éventuellement se faire éditer ailleurs par la suite et tout cela avec un contrat à compte d’éditeur. Je voulais à tout prix éviter le compte d’auteur. Cette asbl a au moins le mérite d’exister avec ses qualités et ses défauts.

Vous me posiez la question de savoir quel était l’état actuel de l’édition belge de l’Imaginaire ? Je vous répondrai tout simplement : quelle édition belge de l’Imaginaire ?

Hormis Semence ultime, vos récits sont tous d’inspiration fantastique. Est-ce donc là votre créneau favori, plus que la SF ou la Fantasy ? Comment vous situez-vous parmi ces différents courants ?

Mon adolescence, dans les années 70, a été bercée par la lecture de magazines ou de fanzines qui donnaient la part belle à la SF. Je pense au magazine français Fiction qui publiait des nouvelles d’auteurs tant américains que français, débutants ou confirmés. Semence ultime, c’est un clin d’œil à cette époque et à une nouvelle de Dominique Douay en particulier, Thomas, grand prix de la SF française.

Par la suite j’ai découvert des revues comme la revue québécoise Imagine. Côté belge il y avait Magie Rouge, malheureusement disparue juste au moment où elle allait éditer l’une de mes nouvelles, hélas. Et évidemment, il y avait aussi Phénix qui vous sortait des dossiers magistralement documentés. J’ai pu exhumer de ma volumineuse bibliothèque ceux sur Jean Ray et Tolkien.

Mais il est vrai, en définitive, qu’en tant que belge, je me définis clairement comme une écrivain oeuvrant dans la lignée du « fantastique à la belge » comme l’ont fait avant moi Ray et Owen et plus récemment Michel Rozenberg.

La grande force de la littérature fantastique réside dans un équilibre fragile entre l’intrigue et l’ambiance. Chez vous, cela apparaît clairement dans La goutte ou dans Monsieur René. Comment résolvez-vous ce défi ?

Je ne me pose pas vraiment la question en ces termes. Je serais plutôt du genre instinctive en matière d’écriture. Il m’arrive de démarrer sur une phrase. C’est le cas pour L’Ange ou Les Manies du Docteur Steiner. Un peu comme un fil d’Ariane. Ou encore, c’est une phrase répétitive qui revient sans cesse, obsédante, lancinante, imprimant son propre rythme à l’histoire. C’est le cas pour les Landaus de Baden Road. Parfois, c’est vraiment l’atmosphère que j’ai voulu privilégier, d’une époque, la révolution française dans le cas de La goutte ou d’un lieu, un home pour personnes âgées dans le cas de Monsieur René.

Une idée me vient. Elle mature pendant quelques jours. Puis un matin, je me mets au clavier puis cela coule d’une traite de mes mains (mon cerveau ?) au clavier et la nouvelle est écrite le soir. En ce sens, il est vrai que la nouvelle est le terrain de création idéal en ce qui me concerne pour le moment. Je me laisse d’ordinaire porter par l’histoire ou les personnages. La plupart du temps, quand je me mets au clavier je ne sais pas comment l’histoire va se terminer. Je sais plus ou moins ce que j’ai envie d’exprimer. Quelle ambiance ou atmosphère va transparaître. Mais le principe est de ne me mettre aucune barrière. Je sors une matière brute que je pourrai retravailler, affiner, peaufiner dans les jours qui suivent. Et pourtant, j’ai l’impression que le récit n’en pâtit pas. Il n’y a rien de décousu. C’est cohérent. Cela tient la route.

Je suis aussi sculpteur à mes heures et je ferais un peu le parallèle entre les deux manières d’appréhender la création. Je suis plutôt dans l’abstraction et ce qui m’intéresse c’est de travailler la matière brute pour la domestiquer peu à peu. Même si le résultat final semble très travaillé, structuré, technique, à la base, j’ai laissé parler mon animalité.

Les landaus de Baden Road et, plus encore, Les manies du docteur Steiner se situent à la lisière de l’horreur. Que pensez-vous de la tendance actuelle à assimiler les deux genres : fantastique et horreur ? Cela date-t-il de Stephen King ? Ou serait-ce l’influence d’un certain cinéma ?

C’est assez étrange que vous classiez Les landaus de Baden Road même, à la lisière, de l’horreur dans la mesure où il n’y a aucune description horrifique si ce n’est celle simplement induite par la fin. Ce qui prouve bien qu’il est totalement inutile d’aller sortir la tronçonneuse pour être classé dans l’horreur ou à sa lisière et que l’aspect suggestif est un moteur bien plus puissant dans ce genre.

Cette petite parenthèse refermée, je ne pense pas que ce soit l’influence de Stephen King – dont je trouve les nouvelles peut-être encore plus intéressantes que les romans – ou même d’un certain cinéma qui ait amené cette tendance.

Côté belge, revenons justement à Jean Ray, avec son superbe – mais franchement horrible – roman Malpertuis et Thomas Owen dans la plupart de ses nouvelles, ils n’étaient pas en reste en matière d’horreur.

Bien avant eux, côté anglo-saxon, il y avait eu Mary Shelley et son roman pour le moins horrifique Frankenstein ou encore certaines nouvelles d’Edgar Allan Poe. Je trouve pour ma part sa nouvelle Le Joueur d’échecs de Maelzel particulièrement horrible.

Et n’oublions pas, côté français, Guy de Maupassant qui a su, entre autre, dans Le Horla si bien décrire l’horreur de la folie. Mais j’en oublie certainement bien d’autres.

Je crois que vous pourriez remonter ainsi dans le temps et vous verriez que fantastique et horreur sont indissociables. Cela tient au fait, je pense, que le fantastique investigue systématiquement les couches profondes de notre inconscient pour y découvrir notre part d’ombre ou la bête tapie en nous. Brrrrr…

L’onirisme est omniprésent dans certaines de vos nouvelles comme Rêve d’argile ou Liaisons. Cette part intime et insaisissable de l’esprit humain est fondamentale dans la littérature fantastique. Quelle est l’importance du rêve dans votre vie ?

C’est ce que j’appelle mes textes plus « poétiques » en ce sens qu’ils utilisent une autre palette expressive, une autre grille de lecture. On est ailleurs mais, en même temps, ça garde du sens. Je raconte toujours une histoire qui garde sa cohérence, il faut simplement peut-être aller lire entre les lignes. Au demeurant, je ne me souviens jamais de mes rêves. C’est peut-être ma façon à moi de rêver éveillée.

Je reviens un instant à Semence ultime, seul récit de SF du recueil. Quel est votre sentiment envers ce genre, à présent en net recul par rapport à la Fantasy ?

Je pense simplement que les deux genres ont des fonctions différentes. Ce qui nous ramène en quelque sorte au thème abordé dans la question précédente. Pour moi, la Fantasy, c’est la part du rêve. Vous êtes transporté dans une ère révolue ou à venir où vivent des êtres ou des créatures différents. Dans la SF aussi d’une certaine façon, me direz-vous. Peut-être, mais il y a surtout une autre dimension. Derrière tout cela se cache en général un message. Qu’il soit politique ou philosophique, le message qu’induit la SF est à mon sens plus « engagé » que dans le cas de la Fantasy qui est peut-être plutôt là pour nous divertir, nous faire rêver.

Vous êtes belge et le fantastique tient un rôle important dans l’évolution littéraire de notre pays, de Schwob, Hellens ou Rodenbach jusqu’à Jean Ray. Comment vous situez-vous face à cette ’tradition’ que perpétuent d’autres jeunes écrivains tels Daph Nobody ou Michel Rozenberg ?

Hellens et surtout Rodenbach avec son roman Bruges la morte sont les dignes représentants du « réalisme magique » que j’apprécie.

Mais je me sens plus proche du courant qui s’ensuivit, le courant dit du « réalisme fantastique » dans lequel s’inscrivent une fois encore Jean Ray et Thomas Owen, toujours eux, mais aussi les Français Pauwels et Bergier dans leur magistral essai Le matin des magiciens qui devait asseoir les bases de ce courant.

Mais celui dont je me sens le plus proche reste Thomas Owen que j’ai eu le grand bonheur de rencontrer. J’ai retrouvé dans le fameux dossier Phénix – Les fous de Jean Ray (n° 32 – sept. 92) – exhumé de ma bibliothèque, une interview de Thomas Owen, dont on disait à ses débuts qu’il était le disciple de Jean Ray et dont je retranscris ici l’extrait à propos de ce qui le différenciait, selon lui, de Jean Ray : « Les différences ? Jean Ray pratique un fantastique d’émotion forte. Chez lui, le monstre fracasse la porte. Chez moi, le monstre souffle un peu de fumée par le trou de la serrure. Lui fait irruption dans le quotidien, moi je m’insinue sournoisement dans le quotidien. C’est très différent ». Voilà tout est dit, ce n’est ni mieux ni moins bien, c’est simplement différent.

Et moi, ce que j’aime dans cette manière d’appréhender les choses, c’est cette capacité à révéler l’ambiguïté du réel. Le meilleur exemple est sa nouvelle La Truie. Rien de fracassant, comme il le dirait lui-même mais, jusqu’au bout, on se posera la question – comme le fait le protagoniste-narrateur d’ailleurs – de savoir si ce que celui-ci a vu est oui ou non la réalité.

On retrouve également ces différences dans la nouvelle génération comme vous dites.

Daph Nobody, dont j’ai découvert les écrits il y a deux ans à la sortie du volume 2 de son Cycle des ténèbres, La lumière des au-delà, est très nettement dans l’horreur pure, très influencé par la SF américaine, il ne lésine pas sur l’hémoglobine et est parfois à la limite du gore. Mais, il assume pleinement (je suis assez admirative en fait, car je suis totalement incapable d’écrire ce genre de choses).

Quant à Michel Rozenberg, qui fut pourtant désigné par la presse comme le successeur de Jean Ray (décidément), il se rapprocherait cependant plus, selon moi, de la manière d’écrire de Thomas Owen, dans ce qu’il décrit lui-même « l’irruption de l’irréel dans la normalité ». Je le lis depuis son tout premier livre. Nous avons eu l’occasion de nous croiser et de sympathiser au Festival Les Anthisnoises, il y a quelques mois et nous nous revendiquons clairement tous deux du « fantastique à la belge ». Voilà qui est dit !

Comment écrivez-vous ? Est-ce une profession pour vous ? Quelles sont vos autres passions ?

Pour ce qui est de ma manière d’écrire. J’ai déjà, je pense, en partie répondu à cette question ci-avant à propos de l’équilibre entre l’intrigue et l’ambiance. J’ai en général l’impression d’ouvrir le robinet et que l’inspiration coule. Pour ceux à qui cela dirait quelque chose, ce serait un peu de l’ordre du Channeling. Pour ceux qui sont un peu plus cartésien, je dirais : maturation, digestion, restitution.

Malheureusement, il ne s’agit pas encore d’une profession. Sûrement pas après un premier livre. Et puis, les écrivains qui vivent exclusivement de leur plume en Belgique, je crois que l’on peut les compter sur les doigts d’une seule main.

J’ai beaucoup d’autres passions hélas. Sculpture, création de parfums… Je suis également très active dans l’organisation d’évènements dans mon quartier. Je dis hélas, car l’écriture devrait déjà me prendre l’essentiel de mon temps.

Pourquoi l’écriture ? Quel est, selon vous, le rôle de l’auteur dans notre société ?

C’est venu si tôt que je ne me suis jamais posé la question. Mais, c’est une forme d’expression assez naturelle finalement, en tout cas pour moi. Comme une seconde peau.

Quant au rôle de l’auteur, il est primordial ou, du moins, devrait l’être. Les éditeurs ne donnent plus leur place aux auteurs de fiction préférant les sujets plus vendeurs à ceux nécessitant un effort de réflexion ou d’imagination tout simplement. Comme dans tout ce que nous offre notre société de consommation actuelle, on préfère le prémâché, le déjà cuisiné, le prêt à l’emploi plutôt que d’aller à la découverte d’œuvres plus complexes peut-être mais suscitant un autre éclairage.

Quel est votre auteur de fantastique préféré ?

Cela va peut être vous étonner après m’être revendiquée de l’école du « fantastique à la belge » et avoir vanté les mérites de nos deux gloires nationales en la matière, Ray et Owen mais celui qui me bluffe le plus finalement est américain : Stephen King. Parce qu’il est capable de tout écrire probablement.

Quel est votre auteur de littérature générale préféré ?

Un seul ? Dur. Allez, j’ai un faible particulier pour notre petite Amélie (Nothomb bien sûr).

Quel est votre roman de fantastique préféré ?

Sans conteste Malpertuis de Jean Ray. Un bijou.

Quel est votre roman hors fantastique préféré ?

Là encore j’hésite. Le Loup Rouge de Morris West. Il y a aussi la quadrilogie de Peter Berling, Les Enfants du Graal : une merveille.

Quel est votre film de fantastique préféré ?

Là aussi, un seul ? Non, vraiment, je n’y arriverai pas.

Shining, magistral ou alors The Others, fabuleux, jusqu’au bout, on se demande où le réalisateur veut nous balader. Par contre, j’ai horreur, mais alors là viscéralement, du cinéma de David Lynch.

Dans les plus récents et pour faire dans le géométrique : The Ring (dans les deux versions américaine et japonaise) et The Cube.

Côté français, j’aime beaucoup ce que fait Jean-Pierre Jeunet.

Quel est votre film hors fantastique préféré ?

Le silence des agneaux.

Quel livre d’un autre auteur auriez-vous désiré avoir écrit, soit parce que vous êtes jaloux de ne pas avoir eu l’idée le premier, soit parce que vous auriez traité l’idée d’une autre manière ?

Toujours Malpertuis. Aucune jalousie ni d’envie de traiter le thème autrement de ma part. C’est tout simplement parfait. L’idée de départ est géniale et le traitement parfaitement maîtrisé dans sa complexité. Un bijou je vous le répète.

Quel est l’élément déclencheur qui fait naître tel ou tel roman, telle ou telle thématique... Ainsi Jonathan Littell a eu l’idée des Bienveillantes en voyant la photo d’une jeune russe martyrisée pendant la dernière guerre. Avez-vous des éléments déclencheurs, des faits, des objets... Une oeuvre d’art.... ?

Comme, je le disais précédemment, une simple phrase peut parfois être l’élément déclencheur. Mes sources d’inspirations sont généralement captées au gré des médias écrits ou audiovisuels. C’est une mine. J’ai eu l’idée d’un de mes romans en ayant regardé un matin un reportage sur des gens qui se mutilaient sciemment. J’ai eu envie ensuite d’en savoir plus. L’une de mes nouvelles, Monsieur René, a été écrite au moment où je visitais régulièrement une vieille dame dans un home du CPAS. Elle me racontait sa vie quotidienne, les petites anecdotes, les disputes, les brimades. Ce sont les petites choses de la vie qu’il faut savoir capter pour pouvoir raconter une histoire.

Quels sont les derniers livres que vous ayez lus et que vous recommanderiez ?

J’en lis tellement et de bons. Celui qui m’a le plus intriguée sur l’année écoulée est La Barbière de Caroline Lamarche. Un texte étrange où la violence y est décrite de manière très singulière. A découvrir, sans conteste.

Quel est votre principal trait de caractère ?

La boulimie… au sens propre comme au sens figuré.

Qu’est-ce qui vous énerve ?

L’hypocrisie. La superficialité aussi.

Outre l’écriture, quels sont vos hobbies ?

J’ai un peu laissé en suspens la sculpture. Il m’arrive de temps en temps de créer l’un ou l’autre parfum. Juste pour le plaisir. Je crée aussi des alcools par macération. Mon vin de noix est fameux et si vous passez par le Coin du Balai (à Watermael-Boitsfort) dans le courant du mois de juin, venez goûter mon Maitrank du Balai qui a fait ma réputation. Ma tarte à la rhubarbe n’est pas mal non plus. Vous ai-je dis que j’étais gourmande ?

Quel est le don que vous regrettez de ne pas avoir ?

Le don d’ubiquité me serait assez utile.

Quel est votre rêve de bonheur ?

Vivre de ma plume. Comme tous les écrivains je suppose. Même pas original.

Par quoi êtes-vous fascinée ?

Les serial killers. Rien de morbide (si quand même un peu). Je voudrais comprendre pourquoi ? Savoir comment ils fonctionnent ? Curiosité purement scientifique finalement.

Vos héros dans la vie réelle ?

Morts ou vieillissants hélas : Gandhi, le Dalaï Lama, Mère Théresa et … sœur Emmanuelle.

Si vous rencontriez le génie de la lampe, quels voeux formuleriez-vous ?
Que les journées fassent 48 heures et que nous n’ayons besoin que de 3 heures de sommeil pour récupérer.

Votre vie est-elle à l’image de ce que vous espériez ?

Heu… vous vous posez vraiment ce genre de question vous ?

Citez-nous 5 choses qui vous plaisent.
L’action, le printemps, la nature en général et les forêts en particulier, ma famille, les manons au chocolat blanc.

Cinq choses qui vous déplaisent

L’immobilisme, la méchanceté gratuite et la médiocrité, la lâcheté, l’injustice en général et envers les faibles en particulier, la pluie, les trains en retard, les choux rouges, les files d’attente… Ah zut !... vous m’aviez dit cinq seulement…

Que fait un auteur après la publication d’un premier recueil de nouvelles ? En entamer un second ? Se lancer dans le roman ? En un mot comme en cent : quels sont vos projets ?

Il est vrai qu’après ce parcours du combattant comme me l’avait si bien décrit Francis Dannemark, je pensais vraiment me « reconvertir » dans le roman. Mais au moment où est sorti mon livre, j’ai commencé à en faire la promo dans mon quartier (je vis dans un beau quartier appelé le Coin du Balai où tout le monde se connaît). Et là les gens m’ont dit : « Ah bon, ce n’est pas un livre qui raconte des histoires sur le quartier ? » Qu’auriez-vous fait à ma place ? Je suis donc en train de co-écrire avec mon mari les Contes du Balai. Et après ? Et bien, j’ai encore une idée de recueil de nouvelles fantastiques sur un thème qui me trotte dans la tête depuis des années. Ce serait bête de la laisser continuer à trotter, non ? Mais ensuite, c’est juré, j’écris les deux romans, plutôt insolites que fantastiques, qui sont dans mon tiroir. De toute façon, que ce soit un roman ou des nouvelles, faire éditer de la fiction, cela reste le parcours du combattant !

Critique du livre ici !

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