Livre des théophanies (Le)

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Théophanies : chez les Grecs, apparition ou révélation de la divinité. A cette occasion, un message divin ou même un simple avertissement est adressé aux humains. Le Livre des théophanies de Jonas Lenn ne pouvait donc que rassembler des nouvelles (huit) où les divinités et la mythologie sont omniprésentes. L’auteur y décrit des interventions souvent positives mais qui ne laissent jamais indifférents.


Le Sang des Titans relate la rencontre d’Alexandre et d’un Titan, créature formidable mais vulnérable. De ce face à face, Alexandre ressort transformé, prêt à devenir le héros surhumain connu de l’Antiquité. Il faut dire que la présence de Zeus et Poséidon transforme le final en combat grandiose. Ce récit a d’ailleurs reçu le Prix Imaginales 2002 et est présenté ici dans une version remaniée.

Le Maître de Céramique aborde la création artistique qui engendre la vie, tel les sculptures de Baker qui façonne le corps puis la tête d’une magnifique Aphrodite. Ce démiurge n’est pourtant pas assez puissant pour résister à sa création, qui l’emporte avec elle à l’issue d’un récit à l’érotisme lancinant.

Nick, lui, crée un monde informatique interactif, où il mêle son esprit à sa création, véritable metteur en scène divin de la vie de ses intelligences artificielles. Il les abandonne pourtant finalement pour des sensations plus réelles (La Leçon des ténèbres).

Autre approche moderne d’un mythe ancien, Ariane à Naxos est le récit étrange et prenant d’une Ariane virtuelle, qui vit et souffre au sein des réseaux informatisés. Trahie et blessée par un homme, elle se retire seule sur une île afin de se recueillir. Mais c’est finalement l’amour qu’elle découvre dans sa rencontre avec un véritable dieu salvateur.

D’autres nouvelles complètent ce recueil d’un auteur qui n’est pas un inconnu, Jonas Lenn ayant déjà publié plusieurs de ses nouvelles sur divers supports. L’ambiance qui se dégage des récits de l’auteur est énigmatique car les héros semblent se déplacer dans des univers proches du rêve. Il n’y a pas de grandes scènes d’action chez Jonas Lenn, pas de mise en scène démesurée, mais des récits denses et harmonieux, qui entraîne le lecteur sur des terres envoûtantes.

Le Livre des théophanies par Jonas Lenn, Couverture de Patrick Mallet, Griffe d’Encre, Décembre 2008

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