Thomas Lestrange

Après la fin du monde, les machines et les robots ont pris le relais des gouvernements. Ils ont assemblé les vestiges des anciennes cités, ils y ont installé les survivants et les ont soignés. Depuis, les humains vivent au rythme des machines et surtout des chimères., ces créatures malfaisantes qui rôdent dans l’ombre. A minuit, si vous avez le malheur de sortir dans la rue, elles vous happent sous l’œil réjoui de leur maudite reine. Il existe cependant un dernier rempart contre les chimères. Un homme, Thomas Lestrange, capable d’attirer les créatures et de les emprisonner dans son manteau. Un don hors du commun. Mais aussi, un lourd fardeau à porter.

« Thomas Lestrange » est un ovni de la bande dessinée. Portée par une peinture expressionniste – Munch n’est pas loin – l’histoire emprunte à la fois à notre quotidien et à la science-fiction. Prenons les chimères. Ces serpents obscurs qui happent les humains et dévorent leurs âmes. Elles illustrent parfaitement nos peurs modernes d’une population occidentalisée refermée sur elle-même. De plus, les chimères interviennent la nuit, lorsque tout est noir et flou dans nos esprits. Quant à l’œil de la reine, qui apparaît tel un croissant de lune brumeux et terrifiant, il rappelle « Big Brother », ce grand frère du roman « 1984 », toujours là à nous observer, à nous interdire le moindre dérapage, à nous empêcher d’exister. Ce qui n’empêche pas certains protagonistes de braver le couvre-feu et de sortir dans la rue. Ils renouent alors avec leurs peurs, mais aussi et surtout avec leurs émotions, des émotions si fortes, si porteuses de sentiments humains, que peut-être alors, ils arriveront à repousser leurs limites, ces inévitables frontières de l’esprit derrière lesquelles se cache leur renaissance.

Titre : Thomas Lestrange

Scénario : lEHMAN Serge

Dessin : DEBOVE Sarah

Editeur : L’Atalante

Collection : Flambant 9

Parution : 2007