LEBLANC Jean-Baptiste 01

Auteur / Scénariste: 

Bonjour Jean-Baptiste. Pourrais-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?

Quel difficile exercice que celui de se présenter... Surtout lorsqu’on n’aime pas parler de soi. Alors, je dirai juste que j’aurai 40 ans en fin juin de cette année (oui, crise comprise, je pense, y a pas de raison). Je suis marié et père de deux charmants petits monstres qui remplissent bien mes journées. J’habite dans le Nord de la France, à la frontière belge.

Comment en es-tu venu à l’écriture ?

Encore une question qui m’oblige à parler de moi. Au risque de paraître désagréable, je ne vais pas m’étendre sur le sujet. Je veux juste dire que je suis venu assez tard à l’écriture. Vers quatorze ans. Jusque-là, je pense que j’étais un garçon qui ne pensait qu’à sortir, aller au cinéma et jouer au football. A l’époque, les livres, très peu pour moi... Puis, est survenu un évènement et les livres devinrent tout ce que j’avais. La seule chose qui me restait. Je me suis rapproché naturellement des romans car ils étaient alors ma seule source de divertissement et d’évasion. Je me suis mis à dévorer les livres. Je lisais parfois jusqu’à deux romans en même temps. Je n’ai pas tâtonné dans les genres et les thèmes. Le fantastique m’a de suite plu. Pourquoi ? Peut-être parce que j’étais dans une période de ma vie où j’avais besoin d’autre chose qu’un quotidien banal dépeint au travers de quelques pages.

Puis un jour, toutes ces pages que j’ingurgitais ont fait sauter le verrou de mon imagination. J’avais des situations en tête, des personnages, des images... Je me suis mis à griffonner. Alors, au début, rien d’extraordinaire ni de bien original. Je réécrivais certains films à ma sauce. Je mêlais certaines scènes de romans à d’autres de série télé pour monter une histoire à peu près cohérente. Puis au fur et à mesure, j’ai commencé à écrire mes propres histoires, avec mes propres personnages, en proie à leurs propres démons... Avec beaucoup de plaisir. Donner vie à des personnages, les faire évoluer dans des situations parfois inextricables, les observer, les laisser grandir aussi... eh bien, pour utiliser un terme très rock ’n roll, c’est devenu ma dope.
Bon, ben, je crois que je me suis étendu...

Quelles sont tes influences ?

Je crois que j’ai lu tout Stephen King ainsi que toute l’œuvre de Graham Masterton. Même si depuis, en vieillissant, mes lectures se sont plus diversifiées, je peux dire que mes écrits sont influencés par ces deux grands auteurs. Chez le premier, j’adore sa manière de dépeindre un quotidien, de le rendre intéressant pour tout à coup le faire basculer dans l’horreur, la psychologie profonde de ses personnages, même secondaires. Cependant, je me sens proche du second de par ses thèmes abordés et le bestiaire.

Je n’oublierai pas de mentionner Clive Barker et Dean Koontz qui ont également guidé mes premiers pas de romancier par leurs écrits. Attention, sans jamais chercher à les copier.

Maintenant, pour déborder un petit peu, si je peux me permettre, mes lectures sont un peu plus diversifiées (thrillers, ésotérismes, documents, témoignages). Je me tourne plus facilement vers des auteurs francophones, connus ou moins connus.


Le cauchemar de Cassandre est le premier tome d’une trilogie paru aux éditions Val Sombre. Quelle est la genèse de cette saga ? Cela a-t-il difficile de te faire éditer ?

La genèse de la trilogie du cauchemar... J’ai très envie de dire que Le cauchemar de Cassandre est un roman qui s’est écrit tout seul. Je m’explique. Au commencement, (c’est beau ça, on se croirait dans la Bible), j’avais un personnage en tête depuis longtemps. Un assassin implacable avec un système bien rôdé et une psychologie bien ancrée. Mais je n’avais pas l’histoire pour le faire évoluer. Je lui ai trouvé une cible, avec une histoire personnelle qui est un peu devenue la trame du roman. Donc je me suis lancé et dès les premiers chapitres, des personnages que j’avais jugés secondaires, ce sont montrés primordiaux pour l’histoire. Comme le flic de la PJ, ce vieux renard, comme le prêtre exorciste, comme le jeune policier inexpérimenté mais dévoré par l’ambition. Leur rôle et leur caractère en ont fait des personnages incontournables. Ils ont donné de l’épaisseur au roman. A tous les niveaux. Et je me suis retrouvé avec cinq personnages centraux. J’avais parfois l’impression de ne pas maîtriser mon roman et que tout était dicté par eux.

Je ne pensais pas écrire deux autres volets à cette histoire. A la fin du premier volet, je me suis aperçu que je n’avais pas exploré tous les thèmes que permettait le roman (la religion, le destin, certains mystères de la vie...) Et mes personnages n’en avaient pas fini avec leur destin. Le second volet s’intitule L’ère du diable (petite exclu). Il est entre les mains du comité de lecture de Val Sombre éditions. Le troisième volet est en cours d’écriture.

En ce qui concerne la recherche d’un éditeur pour Le cauchemar de Cassandre, le parcours s’est avéré classique. Je me suis cantonné aux petites maisons d’éditions spécialisées dans le fantastique. Je n’ai pas cherché à me rapprocher des grosses machines. Trop difficile d’accès. J’ai essuyé quelques refus, certains circonstanciés, d’autres pas. J’ai reçu quelques encouragements de certains professionnels. Puis les éditions Cauchemars ont répondu favorablement et ont proposé d’éditer mon roman. Mais cette maison a mis la clé sous la porte quelques mois plus tard. Je ne me suis pas mis en quête d’un autre éditeur de suite, un petit peu découragé. Puis, en naviguant sur le web, je suis tombé sur les éditions Val Sombre et j’ai tenté ma chance. Mon roman a plu au comité et dix-huit mois plus tard, je tenais mon bébé entre mes mains. Quelle fierté ! Un moment que je souhaite à tout auteur.

Ton roman navigue constamment entre policier et horreur. Y a-t-il un genre qui t’attire plus que l’autre ?

Mon genre de prédilection est le fantastique, sans conteste. Je n’ai en tête que des histoires surnaturelles. Après, pour que le fantastique s’épanouisse et demeure crédible, il faut un socle réaliste. Et quoi de mieux qu’un quotidien bien rôdé ou une enquête policière...
J’aime l’ambiance d’un roman fantastique tout comme j’affectionne l’atmosphère et les personnages d’un bon thriller. Je trouve que les deux univers se complètent. Ils se marient bien. Je prends un malin plaisir à les fusionner.

Tu accordes beaucoup d’importance au moindre détail. Comment définirais-tu ton écriture ? As-tu une méthode de travail particulière ?

Je ne sais pas si je peux définir mon style d’écriture. Il est vrai que je suis très méticuleux et que je détaille chaque scène à l’extrême. C’est un peu ma patte... et mon défaut. Je veux vraiment partager avec le lecteur ce que j’ai en tête mais ça donne parfois l’impression que je guide trop le lecteur au détriment de sa propre imagination. Mais comme je disais précédemment, je fais toujours en sorte que mes histoires demeurent crédibles malgré leur caractère fantastique. Et c’est souvent les petits détails qui font qu’un lecteur adhère ou non au roman. J’effectue énormément de recherches pour chacun de mes romans, justement pour toujours alimenter mon socle réaliste et rendre crédible le côté surnaturel du roman. Quoi de plus désagréable que de trouver des erreurs à propos d’un lieu, d’une arme, d’un fait historique, un terme procédural, dans un livre de fiction... Toute l’histoire s’en retrouve décrédibilisée...

Concernant ma méthode de travail, ben, je n’en ai pas. Je démarre un roman que lorsque j’ai le début et la fin en tête. Le reste s’écrit tout seul en général, en fonction des situations, de mon humeur du jour, des personnages et de leur caractère. Je n’utilise pas de fiches ni quoi que ce soit d’autres. Je ne m’impose rien et c’est ce qui rend mes romans parfois aussi denses. J’élabore un plan qu’en cours d’écriture, pour éviter de perdre ma ligne directrice que mes personnages s’efforcent de modifier. Ben oui, certains refusent de mourir !!!!

Tu es également directeur de la collection Ennorath, dédiée au fantastique, auprès de Val Sombre. Qu’est-ce qui te motive dans ce travail ?

Lorsque j’ai appris que le poste était vacant chez Val Sombre éditions, j’ai postulé sans véritable intention ou ambition derrière. Juste le souhait d’aider et de découvrir un petit peu l’envers du décor. Sans réaliser le temps et l’énergie que ça demandait. A présent, je peux dire que ce n’est pas facile. Lire les manuscrits et les juger sans tenir compte de ses propres goûts, rester objectif. C’est dur de refuser un manuscrit lorsqu’on sait le travail qu’il y a derrière.

Quels sont tes projets littéraires à venir ?

Après la rédaction du deuxième volet, j’ai écrit un recueil de nouvelles intitulé La lune rousse. Quelques petites histoires un tantinet fantastique sur le thème des pathologies mentales. Il est toujours dans mes tiroirs. Je ne l’ai soumis nulle part... Allez savoir pourquoi ? Pour l’heure, j’écris le troisième volet de la trilogie du cauchemar. Il y a encore beaucoup de travail, beaucoup de recherche à effectuer. Allez, une autre petite exclu mais parce que c’est toi. Pour ce roman, j’explore l’univers des sectes satanistes. Mais seul le premier tiers est achevé. Puis j’enchaînerai sur un autre roman qui abordera le thème des anges-gardiens. Ils sont parmi nous, ils existent, croyez-moi. Et ils n’ont pas du tout l’apparence et les pouvoirs que le folklore leur prête.

Y a-t-il d’autres facettes de ton écriture que tu aimerais développer ? D’autres genres que tu aimerais explorer ?

Excellente question. A vrai dire, je n’en sais rien. Je n’ai jamais réfléchi là-dessus. J’écris un peu comme je le sens, sans me poser de question sur mon style. Je dois encore progresser, sans conteste. Je pense que mon écriture évoluera avec moi, avec les aléas de la vie, sans que je m’en aperçoive.

Quant aux genres que je pourrais explorer... je vais être original, je ne sais pas. En fait, j’aime assez mélanger les genres. La seule certitude que j’ai à ce sujet : je n’écrirai pas de science-fiction pure ou de romance. Et j’ai un univers trop sombre pour m’attaquer aux livres jeunesse. Donc voilà, je me cantonne pour le moment à ce que je sais faire. Après... mes seuls guides sont le plaisir d’écrire et mon imagination. Nous verrons bien où ils m’emmènent...

Un petit mot pour la route ?

Un petit mot ? Merci. Pour cette interview, c’était mon baptême. J’espère avoir donné envie à des lecteurs de découvrir mon univers. Le cauchemar de Cassandre possède sa page Facebook, n’hésitez pas !

Critique ici

Type: