LEBLANC JB 02

Auteur / Scénariste: 

On commence fort ? Avec une question super originale ! Dis-moi, JB, peux-tu me décrire ton parcours d’auteur en quelques lignes (je l’avais dit…)

Mon parcours d’auteur n’a rien, un peu comme ta question, d’original, je pense. Avec des premiers récits vers l’âge de quatorze ans qui n’avaient rien de nouveau. Juste des remakes de films que je voyais au cinéma. Puis, j’ai pris de l’assurance au fil des écrits et je me suis lancé dans des histoires bien à moi avec des personnages qui m’étaient propres. Mon parcours éditorial a commencé tard par contre. J’ai beaucoup tâtonné avec des romans de qualité moyenne, il faut l’avouer. J’ai été un temps tenté par les sirènes du compte d’auteur mais j’étais bien entouré et mes proches ont su m’en dissuader. Finalement, ma première véritable expérience de l’édition, je l’ai vécue en 2012 avec Val Sombre éditions (aujourd’hui disparu) pour ma trilogie Le cauchemar de Cassandre. Je les remercie de m’avoir mis le pied à l’étrier. Ils m’ont permis d’entrer dans le circuit très fermé de l’édition et de travailler en parallèle avec d’autres éditeurs (tel que Lune Écarlate, L’ivre Book et Rivière blanche) pour des anthologies.

Aujourd’hui, mes romans sont édités chez Aconitum, label de Fleur Sauvage et Sema Éditions.

 

Et les Passeurs ? Quand ce roman a-t-il pris forme pour la première fois dans ta petite tête ?

Mon roman Les passeurs est dédicacé de la sorte : « Ce roman est dédié à un véritable ange gardien qui m’a inspiré cette histoire. La personne se reconnaitra ».

Voilà, tout est dit. Je ne peux pas en dévoiler plus.

 

Une écriture difficile ? Ou les choses se sont déroulées en douceur ?

L’écriture en elle-même, non, parce que je me sens à l’aise avec ce style de narration (chapitre court pour donner un rythme nerveux) et dans ce genre d’histoire. Là où j’ai peiné, par contre, c’est pour contrer l’assassin de mon roman. Et oui, comment stopper un tueur qui n’est jamais présent physiquement avec ses victimes, ni sur les scènes de crime et dont le meurtre n’est pas prévu par le code pénal français ? Je rassure les lecteurs, je n’ai rien laissé en plan dans le roman.

 

Tu sais qu’il y a plein d’auteurs qui se font de la thune avec des thrillers/ polars plutôt cartésiens… Tu n’es pas un peu fou de conserver l’aspect fantastique de ton histoire jusqu’au bout ?

Je ne commande pas les histoires qui jaillissent dans mon esprit torturé. Il se trouve que pour le moment, mes romans, bien que très ancrés dans le réel puisqu’il s’agit à la base d’enquêtes policières, sont saupoudrés de surnaturel. Il en faut pour tous les goûts, toutes les susceptibilités. Je ne compte pas forcer mon imaginaire ou ma nature.

Je pense que si on écrit pour faire de l’argent à la base, si on pense à ça dès les premières lignes posées, on se plante. Écrire est un plaisir avant tout dicté par l’imagination, pas par le compte en banque.

 

Le roman paraît en deux tomes, mais tu as écrit cette histoire comme une seule narration. Pourquoi le choix de scinder la publication en deux tomes ?

Un choix qui s’est imposé à l’éditeur à cause du nombre conséquent de pages, (près de 700), tout simplement. Les passeurs n’est pas une histoire à tomes alors le premier volet s’arrête un peu brutalement, même si j’ai modifié la fin de celui-ci. Une fois la décision tombée de couper le roman en deux, il a fallu se pencher sur l’endroit où scinder le roman. Une autre paire de manches… ?

 

Doué du même pouvoir, les personnages de ton roman font des choix bien différents. Est-ce ton idée de départ ? Explorer les facettes de la nature humaine à travers un prisme surnaturel ?

Voilà une question digne d’un psychiatre. Oui, c’est bien mon idée de départ. Les hommes réagissent de manière différente, en fonction de leur vécu et de leur caractère, face à un évènement. Alors, doués d’un certain talent, la réponse est la même. L’homme est tellement miné par une large palette de vices dans une société obsédée par l’image et le profit, qu’il peut facilement se laisser griser et basculer du côté obscur…

 

Bon, la question précédente étant super sérieuse, je m’en vais te demander maintenant si tu aimerais un jour écrire un roman sur une taupe qui se réveille un jour avec une paire d’ailes et des testicules gros comme des ballons de basket. Elle voudrait voler, mais pour cela, elle doit se couper les… Enfin, tu vois quoi. A ton avis, elle ferait quel choix ? Et tu l’écrirais comment ?

Encore une question de psychiatrie, docteur Corthouts… Je ne sais pas si j’écrirais un jour un roman sur une taupe, j’en doute même, mais le thème du héros face au dilemme intervient dans le roman Les passeurs. Bon, il ne se coupe pas les c… mais il se pose la question : faut-il faire le Mal pour sauvegarder le Bien ?

Quant à ta taupe, vaut mieux qu’elle se les coupe, parce que vu leur taille, elle doit déjà galérer pour marcher… Là, je ne sais si je tiendrais 700 pages…

 

Peux-tu nous parler un peu du parcours de publication des Passeurs ?

Rien de transcendant, du grand classique : soumission, accord, relecture et corrections, travail sur la couverture, validation du BAT puis diffusion en librairies et grandes surfaces. Aconitum diffuse au niveau national, c’est une grande chance.

 

Tu publies bientôt un roman avec Frédéric Livyns. L’écriture en duo, c’est comment ? Fred est un monstre, non ? Un tyran ?

L’écriture en duo, c’est comme la vie du couple : tout n’est que compromis. C’est deux visions de l’histoire qui se confrontent. C’est deux univers qui se télescopent et qui au final font un beau mariage. C’est du temps au téléphone, des centaines de sms et de mails, des épouses qui grondent… Le miroir du damné est un bon roman. A la fois un thriller, un récit d’épouvante, une histoire d’amour et un western. Si, si, tout ça à la fois, vous verrez.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Fred n’est pas un tyran. C’est un auteur souple qui n’impose pas ses idées. Non, c’est plutôt moi qui essayais de passer en force avec ma vision du roman. Je le calmais dans ses élans trash, il dynamisait ma manière d’écrire, moi qui me complais un peu trop avec mes personnages.

 

Encore une question un peu bateau, mais… c’est quoi l’avenir de l’écriture pour JB Leblanc ?

C’est un thriller pur, sans surnaturel, qui est achevé depuis quelques mois au niveau écriture. Il est actuellement au stade de la bêta-lecture. Un officier de police judiciaire corrige l’enquête qui n’est pas évidente puisqu’elle s’appuie sur des faits prescrits. Il s’intitulera Résurgences. Je pense que niveau psychiatrie, il vous plaira Docteur Corthouts…

 

Question bonus, ton regard sur le monde actuel de l’édition ? Les auteurs autoédités ? Les nouvelles plateformes ?

J’ai l’impression que le monde de l’édition cherche son second souffle avec des auteurs toujours plus nombreux et un nombre de lecteurs qui suit la courbe inverse. De plus, je ne suis pas certain que le format ebook donne le nouvel élan attendu. Internet a permis l’émergence d’une foule de petites maisons d’édition et donc à une foule d’auteurs (dont je fais partie) d’accéder enfin à la publication. Maintenant, la difficulté, c’est de sortir du lot…

Je tire mon chapeau aux auteurs autoédités. Ils gèrent tout : les corrections, mise en page, couverture, promotion et diffusion. Une sacrée débauche d’énergie ! Les lecteurs se tournent de plus en plus vers eux, en recherche de nouveauté, car autoédité ne veut pas dire mauvaise qualité, bien au contraire. C’est surtout un choix.

 

Critique de Les passeurs T1 ici  

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