Dons
Entre-Terres, un monde de magie. La terre est partagée entre de grands seigneurs tous dotés d’un don : mutiler, parler aux animaux, asservir, tuer d’un regard…
Les familles vivent retirées avec peu de contacts sauf en cas de mariage pour conserver la puissance du don.
En Basse-Terre, on ne croit pas à la magie et les mondes se mêlent fort peu.
Orrec est un adolescent qui vit mal la nature de son don : il « défait » d’un mot et d’un geste, rendant sa victime telle une poupée de chiffon, morte et désossée. Il choisit de s’aveugler avec un bandeau épais plutôt que d’être emporté par la force de ce « don », que l’on appelle « l’oeil sauvage ».
Son amie Gry, elle, parle aux animaux et son don sert pour la chasse, pour appeler les proies à se jeter vers les chasseurs. Et Gry elle-même refuse cet aspect de son don et préfère dresser des cheveux par la douceur.
Que dire ? Que j’ai été moi aussi surprise d’arriver au bout ! J’avais l’impression d’un doux ennui au début de l’ouvrage avant de fermer le tome…
On suit Orrec qui se pose des questions, on apprend tout de son adolescence mais il faut reconnaître qu’en dehors de cela, Ursula Le Guin ne nous offre que peu d’informations matérielles sur son monde et quasi aucune action.
Le Guin soigne particulièrement ses personnages et l’organisation sociale familiale mais nous laisse un peu sur le côté, notamment question rebondissements. Une carte précède l’ouvrage mais dans ce volume, son utilité est contestable.
Au final, c’est un roman champêtre, sans action, un long roman « d’amour et d’amitié » qui se laisse lire mais ne marque pas l’esprit.
Pourtant, Chronique des rivages de l’Ouest se compose de trois romans. Dons a obtenu le Pen/USA Award en 2005 et Pouvoirs le prix Nebula en 2008.
Comme quoi, on peut être prophète dans son pays…
Dons par Ursula K. Le Guin, traduit par Mikael Cabon, illustré par Larry Rostant, L’Atalante