Petites morts

Jaël de Kherdan, héros d’un précédent roman du même auteur, est le personnage principal de cette assemblage issu de 5 nouvelles. C’est un coureur de jupons, pervers, fât et odieux, évoluant dans une époque mal définie. Mais il plait aux femmes. Il est parfois sous l’influence d’une magicienne et devient alors « l’objet » de femmes aussi perverses et mal dans leur peau que lui.

Les personnages ne sont guère attachants, ni le héros ni les héroïnes (en sont-elles vraiment ?). On assez loin du badinage à la Casanova promis par l’éditeur. L’influence de la magicienne provoque des glissements entre le réel et le surréel qui ne sont pas toujours évidents à suivre. Si le livre est bien écrit, il est souvent nécessaire de relire des passages pour en retrouver la trame ou le mot juste pour savoir où l’on est. Le rythme lent de la première histoire a même fait caler une de nos lectrices.

Pour le moins, ce livre a été assez mal reçu dans notre cercle de lecture, suscitant cet avis définitif et cruel de l’un d’entre nous : « à lire que si l’on n’a plus rien d’autre ».

Laurent Kloetzer, Petites morts, illustré par Alain Brion, 288 p., Mnémos