Fée des dents (La)
Sam, Terry et Clive sont trois copains de sept ans qui découvrent la vie dans la petite ville de Redstone, près de Coventry. Garnements insouciants, ils accumulent les bêtises propres à l’âge où l’on perd ses dents de lait. Cette banale expérience se révèle horrifiante pour Sam qui, alors qu’il surveille sa dent sous l’oreiller, voit apparaître dans sa chambre Quenotte, la Fée des dents. Troublée par le don de l’enfant, l’être magique s’enfuit.
Pourtant, la vie des trois garçons et de leur famille a déjà basculé dans le chaos. Si Quenotte n’est visible que par Sam, elle n’en réalise pas moins de nombreuses interventions pour, selon elle, répondre aux envies secrètes de Sam. Les conséquences de ses actes sont toujours dramatiques et l’enfant, perturbé, se retrouve bientôt suivi par un psychiatre. Le garçon n’a pourtant pas d’autre choix au fil des années que d’apprendre à vivre avec Quenotte, pour le meilleur et pour le pire.
Graham Joyce s’empare du mythe de la Fée des dents et en propose une vision terrible. Loin d’être une gentille petite fée, Quenotte se révèle vulgaire, violente, lubrique, cruelle, avec une morale aléatoire. Mais Quenotte est aussi un être qui souffre de l’incroyance des humains et qui voit sa vie menacée.
A travers la vie de ces trois gamins, G. Joyce dépeint une Angleterre populaire, simple et dure. L’enfance et l’adolescence des trois copains sont perturbées par le lien que Sam entretient avec la Fée, qui est à la fois son cauchemar et son refuge. Roman noir et dur, la Fée des dents, malgré sa qualité, n’a rien d’un conte pour enfant.
La Fée des dents, de Graham Joyce, traduit par Michel Pagel, Editions Bragelonne, 355 pages