Inhumaine contrebande
Plus qu’un roman, Inhumaine contrebande est une suite de nouvelles, d’aventures successives des mêmes personnages, confrontés à des cas distincts de contrebande dans le cadre unique de SysSol, le système solaire partiellement habité et dans un état plus ou moins anarchique de ce vingt-troisième siècle. Le cadre des romans de JC Gandy, car c’est déjà celui des Gueules de vers, que je n’ai pas lu, est donc une sorte de monde « cyberpunk » étendu au système solaire, où les gouvernements ont cédé le pas aux grandes Compagnies Interplanétaires, en particulier la Spatiale, qui essaie de contrôler le commerce entre planètes, satellites et stations spatiales, de combattre piraterie et contrebande même s’il semble que cette dernière dispose d’une certaine tolérance, voire de la corruption de certains responsables.
L’héroïne principale, Soyana, fille d’une puissante famille chinoise chassée pour des raisons qui seront plus ou moins expliquées au fur et à mesure des flashbacks qui parsèment ses aventures, disposant d’un vaisseau personnel et aidée par une amie-amante noire, Doriane, son Dr Watson ou, plutôt, son Bill Ballantine, parcourt le système solaire au fur et à mesure des cargaisons, souvent sous forme de passagers, clones, cyborgs, voire robots, et se trouve confrontée aux nombreux périls liés à ces transports. Pendant quelques années, le duo sera transformé en trio par l’arrivé de Line, le clone télépathe, voué à la mort rapide. Les différentes aventures, qui s’enchaînent de 2268 à 2277, sont plus ou moins liées par le procès que doit entreprendre Soyana pour faire remplacer son vaisseau détruit dans une opération de la Spatiale, procès où elle raconte une partie de ses aventures.
Le tout est tout à fait dans le ton d’un feuilleton ou d’une série à la manière de Capitaine Futur ou de Bob Morane. Avec en prime les jurons et expressions d’origines diverses que le roman multiplie avec générosité, et le glossaire final, ce roman, auquel s’ajoute un épisode complémentaire publié dans un cahier séparé, Le Fil du Rasoir, ajoutera donc un nouveau héros à la panoplie de la SF.
Inhumaine contrebande de Jean-Christophe Gaudy, Ed. Armada, 2020, 231 p., couverture de Jean-Mathias Xavier, 14€, ISBN 979-10-97396-44-2