Ils ont voulu nous civiliser

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Thomas Ferrer n'est pas un truand. Pas vraiment. Les petits trafics lui permettent de sortir la tête de l'eau, même si la vie n'a pas été tendre avec lui. De petits larcins en détournements de ferraille, le voilà face à face avec un truand, un vrai cette fois. Celui-ci, laissé pour mort par Ferrer, embarque deux frères assoiffés de vengeance à la poursuite de son agresseur. La traque sera sans pitié, alors qu'une puissante tempête s'abat sur la région.

 

À la lecture de ce nouveau roman de Marin Ledun, difficile de ne pas penser à Patrick Delperdange et son Si tous les dieux nous abandonnent. Même univers rural, même violence âpre, même détresse qui se transforme peu à peu en révolte assassine.

Contrairement à Delperdange, Ledun ne vise par contre pas l’épure « polardesque ». Il ancre son récit dans un temps précis (la tempête Klaus, qui a frappé les côtes atlantiques françaises en janvier 2009) et nous propose, avec « l’Alézan » un personnage de vieux militaire aigri, déchiré par les violences de la guerre d’Algérie, dont l’évolution ne manquera pas de surprendre les lecteurs les plus rompus à l’exercice du noir.

 

Avec une vraie maîtrise de l’action, un sens du suspense et un regard aiguisé sur l’âme humaine (ici, la caricature et les personnages de carton plume n’ont pas leur place), Marin Ledun réussit un roman court, efficace, redoutable et violent comme une tempête hivernale.

 

Ils ont voulu nous civiliser par Marin Ledun, Éditions Flammarion

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