High-Opp

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Roman inédit de Frank Herbert, High-Opp apparait comme une surprise dans le paysage de la science-fiction. Dans la collection Ailleurs & Demain qui a publié la plupart des livres de l’auteur, ce roman annonce les prémisses de ce que sera le bureau des sabotages ou le cycle de Dune. Le livre n’en a ni l’ampleur ni la complexité, mais on y trouve des éléments révélateurs de ce que Frank Herbert écrira plus tard.

Était-ce une bonne idée de sortir ce roman probablement un demi-siècle après sa création ? Peut-être. Pour un ethnologue de la science-fiction, certainement. Pour un lecteur d’aujourd’hui, le livre n’aura aucun impact sur ses choix littéraires. En tant qu’amateur de l’œuvre de Frank Herbert, je pense qu’il aurait été plus judicieux de directement publier ce livre en format de poche, et pas en grand format comme c’est présentement le cas.

L’histoire est relativement simple. Daniel Movius, un liaitor (médiateur), va perdre son job, car sa petite amie est convoitée par un membre du gouvernement. On retrouve le schéma classique du héros qui perd tout ce qu’il aime dès le début, et qui part à la reconquête du pouvoir, mais pas de sa bienaimée.

Dans ce futur, la Terre possède un gouvernement mondial, où chaque ministre ne pense qu’à une chose : supprimer les autres pour prendre leurs places. Le personnage principal étant la cible désignée de toutes les personnes qu’il croisera. Les uns veulent sa mort parce qu’il est doué pour organiser un mouvement séparatiste, les autres veulent l’éliminer, car il est trop proche du pouvoir, sans parler du beau-père espion qui veut le tuer, car il a mis sa fille enceinte. A chaque chapitre, on assiste à des scènes où les différents intervenants ne pensent qu’à buter Danel Movius. Au début, c’est intéressant, plus tard cela devient comique. Tout cela entrecoupé de surprises qui n’en sont pas vraiment. Le plus intéressant, ce sont les joutes verbales entre le héros et ses détracteurs.

Le roman fait référence à des machines à écrire, à des messagers, à des technologies dépassées par rapport à notre époque. Les satellites, Internet, les PC, les smartphones sont totalement inconnus dans ce roman. Il faut donc lire le livre en tenant compte du contexte dans lequel il a été écrit, c’est-à-dire les années 50-60. Le héros n’est pas particulièrement attachant, mais en tant que lecteur on est de son côté. Les autres personnages ne sont pas mieux.

A retenir, la postface de Gérard Klein qui apporte comme d’habitude un avis éclairé.

On reconnait l’empreinte de Frank Herbert dans ce livre, mais on est à des années-lumière de Dune. Je dirai donc que c’est un livre à découvrir pour les inconditionnels de l’auteur, mais dispensable pour les autres.

High-Opp, Frank Herbert, Ailleurs & Demain, 242 pages, 2014, traduit par Patrick Dusoulier, illustration de Mehau Kulyk

 

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