Clous rouges (Les)
Les Clous rouges est le troisième et dernier volume de la saga de Conan chez Bragelonne, qui est consacré aux récits de la fin 1934 et de 1935. Le livre comprend les cinq dernières nouvelles écrites sur Conan par Howard, avant son suicide en 1936. On y trouve également des appendices et de nombreux commentaires.
Les Dents de Gwahlur parle de la recherche d’un trésor protégé par des êtres abominables. Si Conan survit, il repart comme bien souvent aussi pauvre qu’au début de son périple. Une histoire assez pâle malgré la noirceur des cavernes qui servent de décors à l’aventure.
Au delà de la rivière noire raconte l’histoire du combat de Conan et des hommes du Fort Tuscelan contre les Pictes et leur sorcier maléfique, Zogar Sag. L’histoire est un vrai récit d’ambiance, avec des protagonistes héroïques mais crédibles, une magie puissante et originale. Howard en profite pour développer sa vision de la civilisation et de la barbarie.
Le Maraudeur noir est une longue nouvelle (100 pages) qui plonge le lecteur dans la version pirate de Conan, parti à la recherche d’un trésor enfoui. L’histoire se passe au milieu des territoires pictes, peuple dont la seule fonction semble être de tuer tout ce qui pense. Seul point notable, l’incertitude sur l’identité du maraudeur noir au début du récit.
Les Mangeurs d’homme de Zamboula oppose Conan à un vendeur de chair humaine et au temple local d’un dieu maudit. Un récit linéaire qui présente des scènes assez peu crédibles, même pour Conan.
Dernière nouvelle, les Clous rouges racontent la guerre opposant deux tribus déclinantes au sein d’une ville souterraine. Conan, allié à la belle Valeria, participe à l’issue du conflit avant d’affronter une sorcière centenaire. Un récit assez classique mais à l’ambiance bien rendue.
Les récits présentés ici sont de valeur inégale. Le style d’ensemble est pourtant très différent du volume précédent, Howard ayant délaissé le côté outrancier des situations et des attitudes. Conan reste toujours le barbare primitif indestructible bardé de toutes les qualités ( !), mais ses triomphes sont moins éclatants et ses réflexions plus poussées.
Il y a encore de l’action et du combat à foison, mais l’auteur réussit à ne pas rendre la lecture de ces affrontements lassante, grâce à son style incisif et direct. L’univers de Conan demeure noir et repoussant, même si le héros fait preuve d’un optimisme et d’une volonté sans limite. Abondamment illustré par Grégory Manchess, les Clous rouges concluent la saga de Conan par des récits plus matures et plus posés.
L’Heure du Dragon, par Robert E. Howard, traduction de Patrice Louinet, couverture de Grégory Manchess, Brageolonne