Seigneur de Samarcande (Le)

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Bragelonne continue son exploration de l’œuvre de Robert E. Howard. Après l’intégrale de Conan et le livre consacré à Solomon Kane, voici l’époque des croisades revisitée par Robert E. Howard. On y découvre Cormac FitzGeoffroy, Gottfried von Kalmbach ou Sonia La Rousse.

Patrice Louinet a réuni ici l’intégrale des nouvelles se rapportant aux histoires orientales écrites par Howard. Les textes précédemment édités chez Néo ou au Fleuve Noir bénéficient d’une nouvelle traduction et ne sont plus censurés. Ils sont complétés par des textes inédits et parfois inachevés. Et ce qui ne gâche rien, ils sont accompagnés par les dessins de Stéphane Collignon.

A l’époque de Soliman et de Gengis Khan, des remparts de Vienne à ceux de Cathay, Howard nous présente des personnages sans peur mais pas sans reproches, qui sont presque des transpositions de Conan. Comme lui, ils n’ont pas de maître et louent leurs services à qui leur semble digne. On ne suit pas systématiquement le même personnage, ce qui peut être un peu déroutant. Les nouvelles sont plus agencées pour correspondre à une époque données, ce qui fait qu’une nouvelle se passant au Proche-Orient donnera suite à une nouvelle se passant en Asie.

Concernant Robert E. Howard, j’en étais resté à Conan (et au roi Kull), et je n’avais pas cherché à explorer ses histoires orientales. Avec ce livre, j’ai retrouvé un Howard au mieux de sa forme, à l’aise dans les grandes batailles, avec des héros d’airain qui côtoient la mort sans la craindre. Personnellement j’ai une préférence pour les nouvelles qui mettaient en scène Cormac FitzGeoffroy. Le seigneur de Samarcande m’a plu, tout comme L’ombre du vautour, mais ce ne sont pas mes nouvelles préférées. La présence de Sonia La Rousse dans cette dernière nouvelle n’a pas fait pencher la balance en sa faveur. Sans doute est-ce dû au fait que le film a laissé une empreinte qui ne correspond pas à cette nouvelle.

Un livre épique à plus d’un titre, dans lequel le fracas des armes est présent à chaque page. Howard ne s’embarrasse pas d’intrigues complexes à dénouer par le lecteur. Il préfère emmener celui-ci au cœur des batailles, et cela, dans un style qui lui est propre. On comprend mieux en le lisant, qu’il a inspiré beaucoup d’auteurs de fantasy. Après trois quarts de siècle, ses nouvelles n’ont rien perdu de leur verve, de leur rythme ou de leur intérêt. Howard reste un grand maître de la fantasy. Mais peut-on considérer ce livre comme de la fantasy alors que ses nouvelles se passent dans notre Moyen-Age ?

Ceci dit, ce livre n’est pas qu’une traduction d’un livre anglo-saxon. Patrice Louinet a non seulement rassemblé et traduit ces textes, mais il nous a également gâtés en nous proposant un volumineux appendice qui inclut des textes inachevés de Robert E. Howard. Un travail important qui mérite d’être souligné. Ce livre doit sans aucun doute rejoindre les quatre précédents dédiés à Howard, et édités par Bragelonne.

Le seigneur de Samarcande, Robert E. Howard, traduit par Patrice Louinet, illustration de Stéphane Collignon, Bragelonne, 2009

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