Pandore abusée

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 
Traducteur: 


Commencer la lecture d’un livre de Peter F. Hamilton est toujours un plaisir pour moi. Depuis que j’ai lu L’aube de la nuit, l’auteur est devenu un de mes préférés. Dragon déchu n’a fait que confirmer ma préférence pour cet auteur dont je suis devenu un inconditionnel. Donc il ne faut pas s’attendre à de l’objectivité de ma part concernant ce nouveau cycle.

Pandore abusée est le premier tome du cycle L’étoile de Pandore. Cycle qui contient quatre volumes qui ont précédemment été édités en grand format chez Bragelonne et qui sont réédités chez Milady.

Il s’agit d’un space opera comme seul Hamilton sait en faire, c’est-à-dire à la fois grandiose et cohérent, avec une ribambelle de personnages et bon nombre d’intrigues secondaires. Certaines se recoupent, d’autres laissent supposer qu’elles trouveront une suite dans les trois autres volumes du cycle. Ce premier tome nous plonge dans un univers propre à l’auteur, presque similaire à ceux de ses autres livres. Même si ce n’est pas celui de L’aube de la nuit ou celui de Dragon déchu, il y a un certain air de famille indéniable et le lecteur habitué à lire Hamilton s’y retrouve très vite.

Pandore abusée se situe au vingt-quatrième siècle. L’humanité a colonisé quelques six cents mondes, qui forment le Commonwealth solaire. Elle utilise des portails de transfert qui ne nécessite pas l’utilisation de vaisseaux. Un jour, un astronome découvre un phénomène bizarre. Une étoile disparait subitement à un millier d’années-lumière de distance. Elle est emprisonnée dans un gigantesque champ de force qui la rend invisible à l’extérieur de son système solaire. Le Commonwealth intrigué par cette énigme décide d’envoyer une équipe scientifique. Mais pour cela il faut d’abord créer un vaisseau qui navigue plus vite que la lumière et qui peut générer des trous de vers. Si la majorité de l’humanité est favorable à cette mission, il y a des terroristes qui ne voient pas d’un bon œil sa construction et qui pensent que l’Arpenteur des étoiles est derrière tout cela. Ils font donc tout pour détruire le vaisseau en cours de construction. A ce stade-ci de l’histoire je me suis demandé ce que pouvait bien être cet Arpenteur des étoiles dont on parle souvent dans le livre, mais que jamais personne n’a vu de près ou de loin. Une sorte d’arlésienne cosmique accusée de tous les maux de l’humanité, qui ne joue encore aucun rôle. Mais on le sait très bien, chez Hamilton les personnages font parfois leur apparition très loin dans l’histoire, et je ne doute pas que le mystère qui règne autour de l’Arpenteur des étoiles sera dévoilé dans les tomes suivants.

L’humanité arrive enfin à lancer son vaisseau qui se nomme Seconde Chance. A partir de ce moment là, nous sommes au deux tiers du livre et les choses commencent vraiment à s’accélérer. Seconde Chance parcourt rapidement les mille années-lumière qui séparent le Commonwealth de ce mystérieux système solaire qui cache une étoile. Et voilà que arrivé à proximité, les scientifiques découvrent une gigantesque sphère de Dyson qui abrite l’étoile. L’histoire est soudain lancée, mais nous sommes presque à la fin de ce premier tome. Nous sommes dans les cents dernières pages pour être exact. Et là on retrouve le Peter F. Hamilton de L’aube de la nuit. Un mystère est sur le point d’être élucidé tandis que d’autres font leur apparition lorsque la sphère s’efface et permet au vaisseau de pénétrer dans le système solaire.

C’est pour moi de l’excellent Peter F. Hamilton, mais si je dois émettre quelques critiques concernant ce livre, elles concernent certaines longueurs. Par exemple décrire tous les clans des terroristes est inutile. Nous faire vivre du vol à voile pendant un nombre incalculable de pages l’est tout autant. Ou nous faire suivre un procès qui n’a aucun impact sur l’énigme à résoudre n’a pas non plus son sens. Il y a aussi le fait qu’il y a trop de personnages et qu’il est difficile de savoir lesquels seront récurrents dans les tomes suivants. Ce sont des défauts souvent rencontrés dans les livres de Peter F. Hamilton, mais c’est aussi ça qui fait son originalité. Personnellement j’adore, et je trouverais anormal de lire un de ces livres qui ferait moins de cinq cents pages.

Je ne peux que conseiller la lecture de ce cycle à tout amateur de space opera. Peter F. Hamilton est un grand du NSO.Ce serait vraiment dommage de s’en priver !

Pandore abusée, L’étoilde de Pandore T.1, Peter Hamilton, traduit par Nenad Savic, couverture de Manchu, 701 pages, édition Milady

Type: