Grand abandon (Le)

Hubert « Etc » et Seth se rendent dans une partie communiste, pour profiter d’un peu de liberté et de plaisirs interdits. Il ont le temps de faire la connaissance de l’organisatrice, Natalie, avant que la police débarque. Les trois jeunes gens s’enfuient et se retrouvent chez le père de la jeune femme, un homme très riche qui fait partie de la toute petite partie de la population qui domine la société.

Devenus des fugitifs, les trois amis réfléchissent à devenir abandonneurs, des avant-gardistes pour les uns, des semi-terroristes pour les autres. Il est certain que leur vie serait chamboulée, mais c’est le prix à payer pour vivre, enfin.

Le grand abandon est un roman futuriste et engagé. Futuriste car il propose une société qui pourrait être la nôtre dans quelques années, ravagée par les problèmes écologiques et divisée entre les ultras-riches et les autres.

Engagé car l’auteur dénonce cette évolution, l’égoïsme de l’élite riche, convaincue de mériter ce qu’elle a simplement parce qu’elle l’a. Cory Doctorow n’est pourtant pas totalement manichéen car les abandonneurs ne sont ni des héros ni des saints.

L’auteur aborde aussi le thème de la mort, proposant une porte de sortie avec la numérisation du cerveau, un procédé déjà utilisé par d’autres. Le récit est bien mené et ne s’arrête pas à un seul héros, mais suit les aventures de plusieurs figures des abandonneurs. Le roman est ainsi très vivant, plein de rebondissement et de surprises.

Un bon livre qui manque cependant du souffle présent dans Les furtifs.

Le grand abandon par Cory Doctorow, traduit par Sébastien Baert, illustré par Will Staehle, aux éditions Bragelonne, collection SF, ISBN 9791028116392