Game of Thrones : actes du colloque des Imaginales 2020

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C’est peu banal de critiquer les actes d’un colloque. Il s’agit de ce qu’on appelle de la littérature comparée, c’est-à-dire, une approche d’une œuvre littéraire et de sa déclinaison dans un autre art, à savoir dans ce cas, la série télé du même nom.

Les intervenants avaient un but : étudier l’influence des romans de Georges Martin sur la perception de la fantasy.

Il va sans dire que l’idéal est d’avoir lu la saga et vu la série, même si dans mon cas, je me suis contentée des 5 premières saisons de la version télé. Je ne me suis pas trop sentie perdue pour autant.

N’ayant pas le niveau pour apporter un œil « savant » sur ces textes (même si j’ai suivi des sessions de cours d’Anne Besson sur la fantasy et sur l’histoire de la littérature de fantasy), je me contenterai de mettre en avant quelques interventions qui m’ont tout particulièrement plu.

Floran Besson (« La vérité est-elle dans les archives ? L’utilisation du matériau historique dans Game of Thrones ») nous explique comment mêler l’Imaginaire de la fantasy et un fond historique, comment détourner ou utiliser le passé. C’est en particulier le chapitre, sur « Complots et complotisme » qui est passionnant, parce qu’il s’applique aussi à la pandémie de ce début de 2022.

La fan de langues et traduction que je suis a aussi retenu le texte de Vivien Féasson « Patrick Marcel, traducteur ou prisonnier du Trône de fer ». On y découvre les difficultés de traduction et les conflits potentiels quand plusieurs traducteurs se succèdent et doivent choisir entre conserver une manière de traduire, des néologismes et mettre leur patte (pas pour des raisons d’égo) en modernisant ou corrigeant les choix précédents. Le tout sans égarer les fans.

« Tout est bien qui finit…bien ? Pour une dialectique du stéréotype dans la fantasy de Game of Thrones » de Justine Breton traite de l’usage de modèles stéréotypés pour identifier la fantasy mais aussi pour servir de fil rouge pour les lecteurs/spectateurs.

On peut aussi souligner les interventions de Thierry Soulard (quand les prophéties sont polysémiques), de Marie Lucie Bougon et Laura Muller-Thoma (Game of Thrones à l’heure de #MeToo) ou Florent Flavard (La série a-t-elle affecté la production de série de fantasy) ou encore la réception et promotion de la série par la presse française par Romain Mathieu.

Moi, cet ouvrage m’a passionnée, mais c’est vrai que la terminologie de narratologie et autres pourrait compliquer la lecture de béotiens en études de lettres.

 

Game of Thrones – actes du colloque des Imaginales 2020, sous la direction d’Anne Besson, ActuSF

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