Eternity Incorporated

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 

Un virus a décimé l’humanité et les hommes vivent protégés de l’extérieur sous une bulle. Pour les aider à survivre, le Processeur gère tous les aspects de la vie des hommes, du droit à la conception à l’organisation des rondes extérieures pour surveiller la menace.

Or un matin, c’est la stupeur : le Processeur s’est éteint ! Commence alors la plus grande enquête depuis que les hommes se sont réfugiés sous la Bulle : qui a tué/éteint le Processeur ? Et la plus grande quête : comment continuer sans le Processeur pour les uns ou le faire revivre pour les autres.

Deux femmes et un homme se retrouve au coeur des événements : Gina Courage, responsable de la Connectique qui entretenait une relation très personnelle avec le Processeur ; Sean Factory, DJ, drogué, marginal exprimant sa créativité par la musique lors des soirées borderground et Ange Barnett, descendante de l’un des fondateurs, orpheline, lieutenante de brigade chargée du contrôle de l’extérieure.

Enquête, politique, exploration, survie. Jusqu’où ces femmes et ces hommes libérés du Processeur iront-ils ?


Il est difficile d’aborder simplement le premier roman de quelqu’un avec qui j’ai eu la chance de participer à des projets d’écriture dans le jeu de rôle. Une certaine appréhension de ne pas être neutre face au texte. Trop gentille, ou trop critique. Je craignais de chercher à retrouver la patte de l’auteur de jeu de rôle, de l’auteur de nouvelles et du guide de l’imaginaire (cf. le guide abymois ou le guide de Kadath). Crainte très vite abandonnée. Parce que l’histoire est là !

Les personnages auraient pu être caricaturaux, ils ne le sont pas. L’univers aurait pu être manichéen, il ne l’est pas. Nous découvrons au fil des pages non seulement les personnages, mais aussi le futur selon l’auteur, un peu angoissant et oppressant. Et pourtant pas si sombre puisque chacun peut trouver le plaisir - si ce n’est le bonheur - dans cette bulle hypercontrôlée.

Être enfermé dans une bulle depuis plusieurs générations, ne pas pouvoir sortir sans scaphandre, ne pas pouvoir se reproduire sans autorisation. Cet univers a quelque chose qui me rappelle Aeon Flux (le film, pas le dessin animé !), ou encore des films comme Renaissance, ExistenZ, Dark City, ... Il se passe des choses que les hommes ne savent pas, ne maitrisent pas, subissent quelque part. Et on pressent que tout n’est pas si rose dans ce monde alors qu’il parait très protecteur envers l’humanité.

Des pistes sont données dans tout le roman, mais si vous vous laissez happer comme moi par l’histoire peut-être les louperez-vous également. Seul regret au final ? Que le roman ne soit pas plus long, qu’il n’y ait pas plus de personnages. Qu’on sache à la fin ce qu’il en est et donc ce qui laisse supposer qu’il n’y aura pas de suite. Bref, qu’il n’y en ait pas plus ! Car l’histoire s’y serait bien prêtée. Ce n’est qu’un regret, pas une critique car la tryptique de personnages fonctionne bien.

J’attends maintenant le prochain roman ! Au boulot !

Eternity Incorporated par Raphaël GRANIER DE CASSAGNAC, illustration de Justin VAN GENDEREN, MNÉMOS

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