Princess Bride

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« Bonjour, mon nom est Inigo Montoya, tu as tué mon père, prépare-toi à mourir ! » : comment ne pas s’enthousiasmer d’emblée pour un livre contenant de pareilles répliques, de tels moments d’anthologie ? Cela serait tout bonnement « inconcevable ! » (expression favorite, employée à tire-larigot par Vizzini le Sicilien, un des méchants les plus mémorables du roman). Publié pour la première fois en 1973, adapté au cinéma avec brio par Rob Reiner en 1986, Princess Bride est un vrai petit bijou du roman d’aventure, un conte de fées déjanté à l’humour ravageur. Les péripéties s’enchaînent au fil des pages sur un rythme trépidant, les personnages se révèlent attachants au possible (même les méchants !), le ton du récit varie du captivant à l’époustouflant… bref, ce livre est une merveille. Et je pèse mes mots.

William Goldman, l’auteur de cette oeuvre hors norme, est un scénariste réputé à Hollywood, qui a, entre autre, écrit Marathon Man, avec Dustin Hoffman, et collaboré au scénario d’un nombre incalculable de succès du « box-office » de ces trente dernières années. Gageons cependant que ce que l’on retiendra de lui au final, une fois que le tamis des années sera passé par là, ce seront les aventures de Westley, Bouton d’or, Fezzik et Inigo Montoya, le quatuor héroïque de Princess Bride.

Mais de quoi s’agit-il en fait ? Quelle est la teneur de l’intrigue ?

Tout débute tranquillement, au Moyen-Age, dans la campagne du pays de Florin, contrée située quelque part entre l’Allemagne et la Suède, à proximité du pays de Guilder. C’est là que Bouton d’or, la plus belle femme du monde, tombe amoureuse du garçon de ferme de ses parents, prénommé Westley. Il l’aime, elle l’adore, ils sont fous l’un de l’autre. Ils vécurent par conséquent longtemps et eurent beaucoup d’enfants…

Enfin, euh, pas tout à fait.

Car Westley, parti chercher fortune en Amérique, se fait trucider près de la côte californienne par le Terrible Pirate Roberts. Quand elle l’apprend, tout s’écroule pour Bouton d’or, qui perd goût à la vie. C’est par dépit qu’elle accepte, faute de mieux, d’épouser le comte Rugen, prétendant au trône de Florin. Mais leur union est à peine annoncée au bon peuple que notre ravissante héroïne se fait enlever par un étrange trio de mercenaires, qui entreprend de la conduire illico presto au pays de Guilder. Vizzini le Sicilien, le cerveau de ce groupe mal assorti (il est flanqué dans ses menées d’un géant à l’intellect limité et d’un Espagnol, fine lame, obsédé par le désir de venger son père), est bien décidé à l’occire en ce lieu, afin de déclencher un conflit meurtrier entre les deux nations ennemies. Il se contente, ce faisant, de suivre à la lettre les plans ourdis… par le comte Rugen lui-même, à la recherche d’un prétexte pour envahir Guilder !

Contre toute attente, le groupe est pris en chasse par un mystérieux individu, un homme en noir qui ne cesse, quoi qu’ils fassent, de gagner du terrain sur eux. Qui se cache sous le masque de ce surhomme risque-tout ? Parviendra-t-il à combler son retard sur les kidnappeurs ? Et quel sort réserve-t-il à Bouton d’or ?

Autant de questions que Goldman se délecte à traiter, pour notre plus grand plaisir, dans les pages de son roman. Il parvient ainsi à capter le souffle épique caractéristique des récits de cape et d’épée d’antan, tout en l’enrobant d’une bonne dose d’humour, distillée à l’aide d’un style qui fait mouche à tous les coups. Il est difficile de faire la fine bouche devant un tel déploiement d’ingéniosité narrative. Le sens du rythme, des apartés, des dialogues percutants, du lyrisme et des rebondissements qui caractérisent Princess Bride est sans égal.

Alors jetez-vous sans plus attendre sur cette œuvre à nulle autre pareille, vous ne le regretterez pas, foi de phénixien !

William Goldman, Princess Bride, 329 p., traduction de Ange, Editions Bragelonne

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