Vol de l'aigle, Les hordes T2 (Le)

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De grands bouleversements s’annoncent, pour les seigneurs comme pour les hordes. Les augures deviennent folles, les rumeurs d’apocalypse se propagent tandis que les incursions de démons se multiplient... Dans le chaos qui se précise, la horde du Serpent tente de survivre sans le bras-démon qui assurait naguère à son capitaine Audric une force invincible. Désormais, c’est Marween qui mène le jeu : à la tête de la horde de l’Aigle, il est le fer de lance d’une conquête implacable pour le compte du duc Coresh. Mais à quel jeu joue Solenn, la Prime Augure ? Pourquoi aide-t-elle Coresh à éradiquer les seigneurs concurrents, alors que cela risque de livrer l’humanité tout entière aux démons ? Reste-t-il un avenir pour les deux mondes ?

Laurent Genefort possède une place toute particulière au panthéon de ma passion de la lecture. En effet, si ma mémoire est bonne, c’est avec Laurent que j’ai réalisé ma toute première interview d’un auteur « connu », publié à l’époque au Fleuve Noir (dans sa version poche), à la table d’un café parisien ! Souvenir aussi d’avoir préparé cette rencontre avec délectation, en lisant tous les romans du bonhomme parus à cette époque et en redécouvrant du même coup le plaisir d’une SF populaire, pleine d’action, de monde originaux mais pas envahissant et d’images ultra-cinématographiques.

Ensuite, le temps passant, la vague de la « nouvelle SF française » prenant peu à peu de l’ampleur, j’ai continué à suivre les aventures de Laurent… sans jamais pourtant retrouver ce souffle « populaire » des premiers essais. Omale prenait des allures de grande fresque SF trop contemplative à mes yeux… Et seul finalement ses excellents romans pour la jeunesse conservaient de cette saveur « insouciante » presque qui caractérise la SF divertissante à mes yeux.

J’abordais donc le premier volume de la Horde, L’Ascension du Serpent, avec l’esprit ouvert… mais la peur de me heurter à nouveau à une fantasy trop « sérieuse ». Et quelle plaisir de m’être trompé ! Violent, épique, passionnant, résonnant davantage des échos de la terreur à la Masterton que des envolées buccoliques d’un Tolkien, ce premier volume tenait toutes les promesses de sa magnifique couverture.

Avec Le Vol de l’Aigle, Laurent Genefort allait-il réussir la passe de deux ? Si vous ne désirez pas lire plus loin, j’annonce la couleur… Oui ! Progression logique d’un second opus qui s’enfonce davantage dans la noirceur (un classique dans la bonne vieille mécanique des trilogies…), ce Vol de l’Aigle s’attache au destin de Marween, jeune guerrier dont l’accession au pouvoir est la résultat d’une quête sanguinaire, d’une poussé adolescente de testostérone et d’une fascination pour ces démons qui vivent juste là, à côté, dans une dimension si proche… Toujours soucieux de mêler aventure épique et évasion, Genefort développe ici son bestiaire et son habituelle fascination pour les décors organiques, tout en ne perdant pas de vue une seule seconde qu’il raconte une histoire et qu’il convient, dans la veine populaire de ses débuts de tenir le lecteur « sur le bord de son siège » afin de lui offrir divertissement, tout autant que réflexion sur le pouvoir, l’amour et la corruption.

Ce second volume refermé, on se réjouit déjà de retrouver, en fin d’année, la conclusion d’une trilogie qui résumé très bien la philosophie qui anime les éditions Bragelonne : qualité, action et divertissement !

Laurent Genefort, Le Vol de l’aigle, illustration de Didier Graffet, Bragelonne

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