Homme-soleil (L')

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 

Batavia, USA, 1966. Un vagabond est mis en prison pour avoir écrit Amour en lettres gigantesques sur le macadam d’Oak Street. Fred Clumly dirige la police de cette petite ville américaine depuis des années. Professionnel sans histoire, il est peu à peu obsédé par cet étrange vagabond, aux discours proches de la folie, mais qui semble dissimuler une histoire extraordinaire. Alors que les événements violents se multiplient dans la ville, Clumly cherche, fouine dans les histoires de famille et prend tous les risques pour découvrir la vérité. Quitte à y laisser sa vie.

L'Homme-soleil

 

Écrit il y a plus de quarante ans (1971), ce roman n’a pas pris une ride, ce qui est déjà en soi une exception. Les descriptions de la vie américaine sont certes anciennes mais elles sont accessoires, car John Gardner s’attache avant tout aux êtres humains. L’enquête est d’ailleurs secondaire, car il n’y a pas de doute sur l’identité des coupables et très peu sur leurs motivations. Et si les morts sont nombreuses, elles ne sont que suggérées, sans description morbide ou violence textuelle.

L’ambiance est lourde, non par l’angoisse ou la peur issue du texte, mais par la pesanteur des personnages, de leur drames personnels, de leurs dérives. Le tout est rapporté sans fard par l’auteur, froidement. Les personnages, hommes ou femmes, sont terriblement réalistes par la simplicité apparente de leur vie, la complexité intérieure de leur être. Si l’on pense à Stephen King dans les premières pages de ce roman, John Gardner instaure sa patte sur son récit, passionnant jusqu’à la dernière page.

L’Homme-Soleil, de John Gardner, traduit par Anny et Claude Mouthé, illustré par Clément Chassagnard, aux éditions Denoël – Lunes d’encre

Type: