Féérie pour les ténèbres

Jérôme Noirez excelle à inventer des mondes ou des cadres bizarres, pour le plaisir d’une histoire nouvelle. Là, nous avons un monde plus ou moins moyenâgeux bouleversé par l’apparition d’objets venus d’un monde moderne. Et la période de transition, le temps nécessaire pour que les habitants apprennent à utiliser ces objets « modernes », aurait certainement justifié plusieurs livres. Mais nous sommes déjà dans la période suivante, celle où les objets techniques plus ou moins abîmés sont devenus une ressource ordinaire, où les gens trouvent plus facile de récupérer des boîtes de conserve plus ou moins avariées venues de la « Technole », cette mine de détritus, que de continuer à s’échiner sur une terre aride ou une mer de moins en moins poissonneuse pour produire une nourriture naturelle...

De plus, à peu près en même temps qu’est apparue la Technole, l’En-Dessous, les énormes cavernes et souterrains de ce monde, a accueilli une population de déshérités, souvent mutilés ou au contraire dotés de membres supplémentaires difformes, les « esmoignés » et les « fraselés ». Et les magiciens ou « féeurs » plus ou moins interdits par l’église locale accroissent encore le désordre général.

Dans ce gigantesque capharnaüm, nous allons suivre les aventures plus ou moins liées d’un certain nombre de personnages : Obicion l’« officieur » qui enquête sur des crimes particulièrement sordides, Malgasta la révoltée, Estrec de Gourios le féeur, Jectin de Lourche l’artiste, Grenotte et Gourgou les orphelins, etc., confrontés à la création d’un féeur mort, Dandin. D’autres volumes à paraître vont développer ce monde rabelaisien...

Féérie pour les ténèbres, de Jérôme Noirez, J’ai Lu n°10590, 2014, 444 p., couverture d’Aurélien Police, 8€, ISBN 978-2-290-07234-9