Expérienceur (L’)

Sur le communiqué de presse : « Ceux qui ont vécu ces états entre la vie et la mort sont des expérienceurs. Ils racontent tous la même chose quand ils reviennent : qu’ils ont vu défiler toute leur vie en un instant. Rencontré des proches disparus, des inconnus lumineux et bienveillants, des anges peut-être. Disent-ils, à leur façon, une vérité indicible ? Ou ne sont-ils que la proie d’hallucinations ? ».

Nous avons donc la réédition d’un roman de 2003 sur les expériences de mort imminente ou EMI dans le cadre de la littérature jeunesse.

Théo est un jeune veuf éploré : sa femme a disparu, probablement morte mais on n’a pas retrouvé son corps. Il se sent épié, il trouve des objets déplacés dont un livre qu’il veut reporter à sa bibliothèque d’origine. Ainsi il se rend dans le village où son épouse s’est volatilisée en faisant du parapente.

Là se trouve la clinique du docteur Delmotte, un peu un « docteur miracle », ancien d’Afghanistan. Et cet endroit est plein de mystères.

D’emblée je donne le point négatif : le sujet n’est pas très original et son traitement non plus.

Mais, côtés positifs, la littérature jeunesse n’est que rarement portée sur la mort. Ici c’est fait en douceur et en délicatesse. Le texte est très accessible et se lit facilement.

Les héros sont à la fois Théo, adulte cartésien, et un enfant, Iosef, victime de guerre.

Laisser une place-pivot à un personnage de l’âge des lecteurs est habile surtout que Iosef n’est pas un adulte miniature : il est et reste un enfant. C’est l’œil de Théo qui apporte la partie scientifico-technique, la part la plus violente aussi.

J’ignorais le mot « expérienceur », mais je le trouve très poétique aussi, un peu entre expérience et cœur.

Une lecture aisée mais dont le sujet n’est pas à mettre dans toutes les mains – ou de trop jeunes mains.

L’expérienceur par Marie-Aude Murail et Lorris Murail, L’école des loisirs.