Évangile cannibale (L’)
Clavel l’astucieux
Issu du monde du jeu de rôles et ancien collaborateur du journal Casus Belli, Fabien Clavel s’est fait d’abord connaître par son cycle de fantasy Nephilim avant d’aborder la science-fiction sous ses différents visages : l’uchronie avec La cité de Satan ou le space opera avec L’océan des étoiles. Touche-à-tout, Clavel (il a même abordé le bit-lit avec Le miroir aux vampires !) nous propose avec L’évangile cannibale sa version du thème des zombies. Autant le dire tout de suite : ça dépote !
L’odyssée du troisième âge
Pensionnaire d’une maison de retraite, Mathieu retranscrit ses pensées à l’aide d’un dictaphone. Amer, il note les avanies infligées par le personnel que ce soit envers lui ou ses compagnons d’infortune. Arrive un jour où, sous l’impulsion de Maglia (elle leur recommande de se protéger d’un monde où menace l’apocalypse), les vieux prennent le pouvoir et isolent leur étage du reste de l’établissement. Ils font face aux assauts du personnel qui, curieusement finissent par cesser…
Heureux de leur victoire, Mathieu et les autres décident de sortir et découvrent un espace urbain désolé, apparemment abandonné de ses occupants humains… pas totalement cependant : au fur et mesure de leur remontée sur Paris, ils s’aperçoivent que d’autres sont là, des zombies affamés de chair fraîche. Et Mathieu et ses compagnons, perclus de rhumatismes, vont devoir leur faire face, avec une idée : faire renaître l’humanité.
Clavel saga
L’évangile cannibale sonne et réjouit le lecteur blasé, ce qui tout est à l’honneur de Fabien Clavel. Notons que notre auteur tisse des liens entre ses différents ouvrages (Mathieu est le père d’une héroïne d’un autre roman) et les dote de personnages récurrents (par exemple la journaliste Lana Blum). Et puis il faut bien le dire : faire des vieux que l’on cache dans des mouroirs des héros romanesques mérite déjà un prix pour le risque encouru ! En même temps, Fabien Clavel réussit à ménager un bon suspense (on ne sait vraiment pas comment les choses vont tourner) et livre ici un bon roman, iconoclaste à souhait, qu’on ne peut que recommander.
Fabien Clavel, L’évangile cannibale, éditions Actu sf, janvier 2014, 312 pages, 17 €
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