Etoiles sont légion (Les)
Une nouvelle auteure
Peu connue chez nous, Kameron Hurley écrit depuis la fin des années 90 et a été nominée pour le Nebula en 2012 pour God’s war. Les étoiles sont légion est son premier roman traduit en France, qui plus est dans la nouvelle collection Imaginaires d’Albin Michel dirigée par Gilles Dumay. On va voir qu’il s’agit d’un space opera atypique puisqu’il n’y a pas… d’hommes.
Une civilisation de vaisseaux-mondes
Dans l’espace profond, il y a la Légion, une armada de vaisseaux gigantesques, déchirée par des luttes de factions. Car l’armada est condamnée à terme, sauf un vaisseau, la Mokshi. Et toutes les factions veulent mettre la main dessus. La guerrière Zan se réveille après un long sommeil. Jayd, dont Zan se sent très amoureuse, lui explique qu’elle a perdu la mémoire après avoir voulu s’emparer du Mokshi. Zan est loin d’en être à son premier essai, le vaisseau la réexpédiant systématiquement après échec. Et chaque fois, elle repart.
Zan se prépare donc, entendant cependant des avertissements, tel celui de la mécanicienne Sabita. Zan repart donc et échoue, sauf que là, elle est rejetée dans les entrailles du vaisseau. Commence pour elle une longue odyssée où elle va découvrir, entre autres choses, sa véritable identité…
Un roman déroutant
Difficile de se faire une idée d’un roman qui commence comme un space opera et tourne au final au roman d’initiation, sur le fond d’une intrigue complexe dont on ne comprend qu’à la fin les tenants et les aboutissants. On peut y voir un roman féministe. Soit. Et cela fonctionne de ce point de vue. Par contre, le dernier tiers du livre, foisonnant, paraît parfois confus. C’est sans doute voulu par l’auteure pour amener le cliffhanger final. Mais certains lecteurs risquent alors de se perdre dans des sables mouvants. Pour des lecteurs patients.
Kameron Hurley, Les étoiles sont légion, traduit par Gilles Goullet, Albin Michel « imaginaires », couverture de Manchu, ISBN 978-2226436931, novembre 2018, 416 pages, 22 €