Château d'Eymerich (Le)
Lorsque Nicolas Eymerich arrive dans le château assiégée de Montiel, à la demande du roi Pierre le Cruel, il est déterminé à affronter le Malin. Pourtant, ce qui se passe dans la forteresse est effrayant : les pierres des murs semblent vivants, des fantômes se manifestent et des hurlements déchirent régulièrement les nerfs des habitants. Eymerich ressent de plus un malaise particulier car l’entourage du Roi est composé de juifs et de musulmans. Il devra pourtant dépasser ses préjugés pour vaincre.
Valerio Evangelisti a créé un héros atypique. Cet inquisiteur impitoyable ne craint pas de condamner à mort tous ceux qu’il juge coupables ou bien de torturer les accusés sans aucun d’âme. Il lui arrive même de se venger des torts qui lui sont faits, voire de tuer, tout en se sentant toujours dans son bon droit. Eymerich n’est pourtant pas infaillible et il démontre parfois qu’il lui reste une parcelle de cœur qui le rend humain.
L’intrigue est complexe et utilise la mystique de la kabbale juive et les très nombreuses références religieuses sont parfois délicates à suivre. L’érudition de V. Evangelisti est grande et il garde le souci permanent du détail. Le récit suit plusieurs trames en parallèle mais c’est bien celle qui s’intéresse au héros qui est la plus surprenante. Un récit dense autour d’un concept original et une écriture de qualité donnent ce très bon roman.
Le Château d’Eymerich de Valerio Evangelisti, traduit par Sophie Bajard, illustré par Corinne Billon, aux éditions La Volte