Syndrome d'Icare (Le)

Un coup de poing dans l’estomac. C’est ce que je retiens en premier de ce roman.

Cette autobiographie qui en fait n’en est pas une.

Ceux qui sont anticonformistes comme moi vont adorer ce style quelquefois brutal, cette vision de notre société exceptionnellement bien décrite.

Certains livres et certains films m’ont marqué par ce côté cynique, mais tellement vrai de cette société de consommation dont nous faisons partie malgré nous. Comme ça à l’emporte-pièce j’ai « Fight Club », « Chute Libre » et comme livre, « Infection ».

Ce roman, si dur soit-il, nous ouvre les yeux quant au bien-fondé de tous ceux qui nous entourent s’évertuent à nous clamer haut et fort. 

Dès notre naissance, nous sommes encerclés par cette société qui exige que l’on travaille, que l’on consomme et que l’on meurt.

Tout ceci est narré avec force et fracas par cet auteur.

Il a choisi la lie de la société pour nous prouver qu’en fait nous sommes prisonniers de notre fric.

Un junkie notoire qui a tout abandonné afin de profiter enfin de la vie. De notre côté, nous voyons un paumé qui se complaît dans la crasse, la drogue et l’alcool. En fait, c’est lui qui se gausse de nous. Lui et sa bande qui nous ignore voire nous plaint.

Ce qui est étrange : les chapitres sont à rebours et j’étais là à me demander quand je verrai un "qu’allait-il se passer" ?

La fin ? La rédemption ? Peut-être, mais par rapport à quoi ? Car la totalité du roman repose là-dessus.

Qui peut juger ? La lie ? Nous ? Les ronds de cuir ? Les politiciens ? Nul ne le sait. Ni moi ni l’auteur et ni vous, je pense.

À consommer sans aucune modération. Ce fut pour moi un régal tellement tout paraît réel. Cette bande de junkies qui a quelques petits problèmes insignifiants...Ils vivent mentalement à l’écart de la société et gèrent leur vie comme bon leur semble.

Pour une surprise, ce fut une surprise. Et de taille ! J’ai commencé doucement, puis j’ai littéralement dévoré le livre. Il me suivait partout même jusqu’aux toilettes. C’est vous dire !

J’ai cherché ce que voulait dire le syndrome d’Icare. C’est la version francophone du burnout.

Bonne lecture et surtout un auteur à suivre de près.

Le syndrome d'Icare par Emmanuel Delporte, 20 euros,  352 pages, NaOH,  919-1-09-623700-5