Proverbes I

Six proverbes dont l’un créé pour l’occasion sont illustrés par autant de récits, même si Ghislaine Maïmoun, dans la Vengeance est un plat qui se mange froid, s’amuse à détourner de nombreux proverbes avant d’ériger un petit pois en arme fatale.

Deux nouvelles se situent dans un milieu très encadrant, l’un au niveau de la société, l’autre au niveau de la famille. Le héros de Frédérique Lorient (Pour vivre heureux vivons cachés) redécouvre la simplicité et devient rapidement un paria alors qu’Elizabeth et Jean-Pierre, pour avoir trop cherché la perfection, sombrent dans un cauchemar quotidien (On n’est jamais si bien servi que par soi-même de Véronique Pingault).

Des fillettes sont les héroïnes des trois derniers textes : leur innocence supposée permet-elle de mieux frapper les esprits ?
En tout cas, la fillette de Laurence Rodriguez est mal dans sa peau et sa vie onirique prend le pas sur la réalité (Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir).

L’habit ne fait pas le moine de Nathalie Salvi (En quête, Sortie de route) est caustique et cruel. Agathe petite fille modèle, se transforme en horrible monstre dans un récit très plaisant.

Plus poétique, Là où frappe le professeur une rose fleurira d’Isabelle Guso (Présumé coupable), aborde la violence parentale institutionnalisée dans un récit dramatique et percutant.

Six proverbes, six récits bien menés même si le traitement n’est pas toujours original, ce qui ne surprend pas sur un sujet quotidiennement mis à contribution. Mais c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes !

Proverbes I, anthologie dirigée par Magali Duez et Michaël Fontayne, illustré par Nicolas Trève, aux éditions Griffe d’Encre