DUBOIS Ursula 01

Bonjour Lana. Nous allons commencer cette interview par ton activité sur la toile. Tu es l’administratrice du forum littéraire « L’alchimie des mots » qui est un lieu d’échange convivial mais bien plus que cela. Peux-tu nous en parler un peu plus ?

Bonjour à tous. Tout d’abord, je tiens à dire que je suis un peu émue (Si, si.) car c’est la toute première fois qu’on me propose une interview.
Je suis effectivement l’administratrice du forum « L’alchimie des mots » qui, pour la petite histoire, était autrefois le forum d’un petit éditeur qui a malheureusement mis la clé sous la porte. A l’époque, je n’étais qu’une simple modératrice. A la fermeture de la maison d’édition, le forum s’était un peu retrouvé abandonné par son fondateur et je n’arrivais pas à me faire à l’idée que tout allait disparaître. Plusieurs membres continuaient à fréquenter les lieux mais petit à petit le forum se dépeuplait. Le fondateur ne donnant plus signe de vie, j’ai donc pris les rênes et procédé à la reconversion du forum en forum littéraire. « L’alchimie des mots » venait de naître.

Depuis, grâce à mon staff de choc, le forum commence à faire son petit bonhomme de chemin. Il y a encore beaucoup à parcourir mais je suis très heureuse qu’on ait réussi à le sauver.

Voilà pour la minute historique.

Mais vous souhaitez sûrement en savoir un peu plus sur ce que propose «  l’alchimie des mots ». Il s’agit d’un forum littéraire proposant à la fois des rubriques susceptibles d’intéresser les lecteurs que les écrivains de toutes sortes.

« L’alchimie des mots » était à la base plutôt versé côté écrivains : une rubrique permet de soumettre ses textes aux membres pour recueillir des avis. Nous possédons aussi une véritable mine d’informations concernant l’écriture sous toutes ses formes, de la conception à l’édition en passant par l’écriture proprement dite. La forge littéraire du forum, qui devrait être remaniée à plus ou moins long terme, proposera des défis d’écriture variés.

Mais nous avons décidé de nous ouvrir un peu plus aux lecteurs car je pense que lecture et écriture forment un tout.

Le forum possède donc depuis quelques temps sa propre « bibliothèque » où les membres sont invités à partager leurs lectures en ajoutant des fiches d’ouvrage ou en donnant leur avis sur ceux déjà présents sur les étagères de la bibliothèque de la pierre philosophale. Des fiches d’auteurs et d’adaptations cinématographiques sont aussi proposées ainsi que des interviews d’auteurs publiés.

Oh ! J’allais oublier : le forum a aussi désormais sa fanziletter : « La Page Philosophale ». Cette publication numérique de deux pages propose de mettre à l’honneur les écrits des membres du forum. Seuls les Alchimistes (c’est comme ça que nous appelons les membres du forum) peuvent participer en envoyant leurs textes ou leurs illustrations mais la fanziletter est accessible à tous. Pour le moment, deux numéros sont déjà disponibles mais de nombreux autres sont en prévision. J’invite tous les curieux à les télécharger pour les lire. ;-)

Tu invites régulièrement des auteurs, connus ou moins connus, pour des interviews. Peux-tu nous expliquer la genèse de cette idée et nous expliquer le fonctionnement ?

L’idée de ces interviews d’un type particulier nous est venue alors que Sélène, Stéphane C. , Sophie C. et moi-même cherchions de nouvelles idées pour dynamiser le forum et l’aider à renaître. Je vous avoue qu’au départ l’idée nous a semblé être presque inaccessible. On ne pensait pas que des auteurs accepteraient de jouer le jeu. Après tout, nous n’étions qu’un tout petit forum. Mais plusieurs auteurs ont répondu favorablement à notre demande. Nous avons donc eu le plaisir d’accueillir des auteurs publiés plus ou moins connus : Mélanie Fazi, Sire Cédric, Henri Loevenbrück, David S. Khara, Frédéric Livyns, Nathy, Tiffany Schneuwly, Romain Mageau et Lionel Davoust.

Tous ces auteurs ont été séduits par le concept que nous avions mis en place : les interviews-chat. Nous avons opté pour ce système car il permet de mettre en relation un auteur et un public de lecteurs ou d’écrivains en herbe de manière vivante. J’aime la spontanéité et la richesse de ces échanges. Et puis, ça permet aussi de se rendre compte que les auteurs publiés, même ceux qui connaissent un certain succès, sont très accessibles.

Qu’est-ce qu’une interview-chat ? C’est un peu comme si tous les participants (auteur invité inclus) se réunissaient dans une salle pour échanger en toute simplicité. Toutes les questions sont permises (goûts de l’auteur, manies, techniques d’écriture, parcours littéraire, projets, bibliographie...) mais l’invité a tout de même le droit de refuser de répondre à une question qui lui semblerait trop personnelle (chose qui n’est encore jamais arrivée). Chaque séance dure initialement environ une à deux heures mais, souvent, elle s’éternise bien au-delà. Dès le lendemain de chaque rencontre, nous archivons le déroulement intégral de la séance afin d’en faire profiter toutes les personnes intéressées.

Tu es également chroniqueuse. Ton blog, « les chroniques de Lana », est d’ailleurs très bien fait. Peux-tu nous expliquer sa création et la passion qui t’anime ?

Merci pour le compliment. ;-) Mon blog, « Les chroniques de Lana » a été créé pour répondre à mon envie de partager mes lectures avec d’autres lecteurs, du temps où j’ai découvert le principe des lectures en partenariat. On peut donc dire que c’est un peu grâce à Babelio et au forum Club de lecture que j’ai eu l’idée de créer ce blog où je poste des chroniques d’ouvrages divers.

Je respecte énormément le travail des auteurs et je m’efforce toujours d’exprimer avec sincérité mon avis sur leurs écrits. Si la lecture d’un ouvrage ne m’a pas plu, je justifie mon avis personnel le plus précisément possible tout en contrebalançant les points faibles avec les points forts. J’estime que chaque écrit possède des défauts mais aussi des qualités. Je ne conçois pas l’existence d’un roman publié ne présentant que des défauts.

Ce « travail » de chroniqueuse me plaît énormément : il me permet de faire de bien belles découvertes (petites maisons d’édition, nouveaux auteurs) et de donner un petit coup de pouce pour les faire connaître autour de moi. Nous avons une véritable pépinière de romanciers talentueux en France et je trouve vraiment dommage qu’on ne leur accorde pas toute la reconnaissance qu’ils méritent.

Tu es de surcroît écrivain. Quelle est l’origine de cette passion ?

Je pense que l’écriture est vraiment devenue une passion à force de lire. Car, avant toute chose, j’ai toujours été une lectrice boulimique. Durant des années j’ai vibré, j’ai pleuré, j’ai ri, j’ai voyagé, j’ai vécu des aventures fabuleuses grâce aux histoires racontées par des auteurs comme Walter Farley, Stephen King, Bernard Werber, Bram Stoker, Choderlos de Laclos... (la liste est beaucoup trop longue). Et puis un jour je me suis dit : « Pourquoi ne pas passer derrière le rideau ? Pourquoi ne pas tenter de donner moi aussi, après avoir tant pris ? »

C’est cette envie de passer de l’autre côté de la barrière, de faire rêver, pleurer, rire, émouvoir, faire trembler... des lecteurs, qui est à l’origine de ma passion pour l’écriture.

Peux-tu nous parler de ton roman ? Sa genèse, son vécu… Tout ce qui le concerne ?

Mon tout premier roman s’intitule « Le fiancé de l’ombre ». Comment est-il né ? C’est tout simple : d’une plaisanterie avec mon frère qui a fini par faire germer une idée dans ma petite tête. Une idée qui s’est mise à enfler, jusqu’à m’obséder véritablement. Bien sûr, l’idée de départ a beaucoup évolué mais elle reste profondément ancrée au cœur de mon roman. Vous voulez en savoir plus ? En fait, j’avais fait la connaissance d’une personne via un jeu en ligne qui me laissait perplexe. Qui pouvait-elle bien être dans la vie réelle ? Pourquoi faisait-elle autant de mystère ? Qu’avait-elle à cacher ? Pourquoi était-elle connectée à toute heure de la journée ? A force de discuter de cette personne mystérieuse à souhait avec mon frère, nous avons commencé à délirer et l’hypothèse « si ça se trouve c’est un riche héritier qui ne peut pas sortir de chez lui car il ne supporte pas la lumière du jour et internet est sa seule fenêtre sur le monde » nous a finalement échappé.

On peut dire que le héros de mon roman est né avant l’histoire elle-même. Un riche et mystérieux jeune homme séduisant qui aurait tout pour être heureux mais qui serait porteur d’un lourd passé et atteint (du moins, le pense-t-il) de porphyrie (plus communément connue sous le nom de « maladie du vampire »). Oui, mon histoire est peuplée de quelques vampires mais rien à voir avec les vampires classiques ni avec ceux de Twilight. Mes vampires ont leurs propres particularités. En fait, il s’agit d’une histoire où la biogénétique tient une place prépondérante.

Ce roman devait paraître il y a une poignée d’années en arrière aux éditions Cauchemars, petite maison d’édition qui n’a malheureusement pas tenu. J’avais été la première surprise de me voir proposer un contrat de publication alors que j’avais uniquement envoyé mon manuscrit (qui n’était encore qu’un premier jet) en vue d’obtenir un avis dessus.

« Le Fiancé de l’ombre » n’a donc pas encore vu le jour. Mais je vais vous avouer une chose : j’étais à la fois déçue et soulagée. Déçue de voir ce rêve se briser sur la dernière ligne droite. Mais soulagée d’avoir l’occasion de retravailler ce roman qui, au fil du temps, me semblait de plus en plus mauvais. J’ai donc décidé de prendre mon temps et de tout revoir afin de soumettre aux éditeurs un roman plus abouti, bien meilleur que la première mouture. J’ai déjà beaucoup retravaillé mes personnages principaux et recentré l’intrigue. Mais il reste encore énormément de travail pour que cette nouvelle version me paraisse digne d’être à nouveau présentée à des éditeurs.

Peux-tu nous dire quels sont tes projets pour l’avenir en termes d’écriture et de chroniques ?

Point de vue écriture, deux romans à travailler : réécrire « Le fiancé de l’ombre » et écrire un roman de fantasy qui s’adressera plutôt à un public ado.

Point de vue chroniques, si les éditions J’ai Lu et Le pré aux clercs continuent de m’accorder leur confiance, je pense que je ne vais pas chômer. ^^

J’espère juste arriver à trouver le temps de concilier écriture, chroniques, forum et toutes les autres petites choses que j’ai envie de faire car j’ai le vilain défaut de toujours trop vouloir faire de choses en même temps. Mon mari me le rappelle assez souvent. ^^

Un petit mot pour la route à tes lecteurs actuels et futurs ?

Je crois que cette question est la plus difficile... Hum...
Tout d’abord merci à tous ceux qui auront eu le courage de lire l’intégralité de cette interview (je sais que je suis une très grande bavarde et les membres de mon forum se moquent souvent de moi, car à chaque fois que j’écris quelque chose, je ponds un véritable roman ^^).

Ensuite, aux hypothétiques futurs lecteurs de mes futurs romans, j’aimerais dire que j’espère arriver à les faire rêver, à les entraîner dans mes univers et ne pas les décevoir.

A tous : j’espère avoir le plaisir de vous croiser un jour au détour du forum « l’alchimie des mots », ou sur mon blog « Les chroniques de Lana ».

Encore merci pour m’avoir donné la parole. ;-)