Cthulhu le mythe, livre III

On vous l'annonçait, en 2014, lors de la sortie du film de Bernard-Trividic : les éditions Bragelonne allaient éditer trois volumes consacrés au mythe de Cthulhu.

Le projet est terminé, en voici la troisième et dernière partie. Les deux premiers tomes republiaient les textes fondateurs du mythe : L'appel de Cthulhu, L'horreur de Dunwich, Le cauchemar d'Innsmouyh (livre I) et Dagon, La couleur tombée du ciel  ou Les montagnes hallucinées (livre II), entremêlés d'autres nouvelles du Maître de Providence. 

Ce dernier volume comprend d'excellentes nouvelles, mais peu en rapport avec le panthéon des Grands Anciens : Le modèle de Pickman, Les rats dans les murs, ou de plus courtes, telles Le monstre dans la caverne, le très célèbre L'étranger, L'indicible (dont le narrateur se nomme Carter – serait-ce déjà Randolph ?) ou La tombe. Passons sur le très raciste L'horreur à Red Hook, pour signaler la terreur pure qu'inspirent La maison maudite et le recueil de nouvelles Herbert West, réanimateur, que l'on ne peut lire sans frémir.

Le volume se termine par l'unique roman de Lovecraft, L'affaire Charles Dexter Ward, texte anormalement long pour son auteur, et reliant notre monde avec celui des sorciers de Salem. Comme on le voit, très peu des textes retenus ici ont un rapport avec le mythe de Cthulhu, ou même avec la Contrée des rêves, contrairement aux deux premiers volumes. Le titre est un peu trompeur, sans doute, mais peu importe, finalement : s’il invite le lecteur novice à pénétrer dans l'univers lovecrftien par d'autres portes, d'autres contrées, il aura rempli son office.

Au milieu de l'ouvrage est inséré un portfolio, intitulé Les créatures du mythe. En une douzaine d'illustrations en couleurs, Loïc Muzy passe en revue quelques entités effroyables, d'Azatoth à Yog-Sothoth, en passant par Ithaqua, une araignée du plateau de Leng, deux Maigres Bêtes de la nuit, ou Tsathoggua (et sa larve amorphe).

Howard Phillips Lovecraft, Cthulhu, le mythe livre III, Éditions Bragelonne Sans-Détour 2016, traduit par Arnaud Demaegd, couverture et portfolio intérieur de Loïc Muzy, 374 p., 25 euros.