Cinquième saison (La), Les livres de la Terre Fracturée T1
Comme beaucoup de premiers volumes d’une trilogie, ce roman met en place le décor, un monde dans lequel les séismes et autres accidents géologiques sont fréquents et d’autant plus dévastateurs qu’accompagnés de catastrophes météorologiques ou écologiques appelées « cinquième saison », et dans lequel il existe des individus, les orogènes aussi appelés gèneurs, capables d’influer sur les réactions du sol, d’arrêter ou de provoquer des séismes ou des éruptions. Considérés comme porteurs d’une malédiction, les orogènes sont souvent massacrés par les populations, mais l’Empire sanzien a préféré les regrouper dans des centres d’entraînement appelés Fulcrums et les mettre au service de tous, sous le contrôle de Gardiens capables de les maîtriser en cas de révolte. Il nous présente trois histoires qui semblent distinctes, celle d’une enfant recueillie et élevée au Fulcrum, celle d’une jeune femme envoyée en mission pour le Fulcrum et celle d’une femme qui vivait dans une communauté de « fixes » jusqu’à la catastrophe qui débute l’histoire. Son mari, découvrant alors qui elle est et ce que sont ses enfants, a tué le plus jeune et s’est enfui avec l’aînée. La mère va se lancer à sa poursuite. Le narrateur du roman se révèlera à la fin de celui-ci, qui s’achève, en bon premier tome d’une trilogie, sur l’énoncé de la mission confiée à l’héroïne.
Il reste quelques secrets non révélés à la fin de ce premier épisode, mais on devine qu’il s’agit d’un monde post-catastrophique. Et la construction de ce premier roman est une réussite, la révélation progressive du monde et des personnages étant parfaitement menée. Le Hugo obtenu par ce roman est justifié.
La cinquième saison, Les livres de la Terre Fracturée T1, par Nora K. Jemisin, traduction de Michelle Charrier, J’ai Lu Nouveaux Millénaires, 2017, 476 p., 23€, ISBN 978-2-b290-14423-7