Chronique des Bridgerton (La) - Tomes 1 et 2

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Je ne suis habituellement pas lectrice de romance, même si j'adore les romans historiques. Toutefois, ces chroniques font grand bruit depuis la diffusion de la série sur Netflix (que je n'ai pas vue). J'ai donc eu envie de me pencher sur cette saga qui déclenche autant d'enthousiasme, pensant qu'il s'agissait de romans historiques avec une pointe de romance.

La chronique des Bridgerton se situe dans le Londres de la Régence, au début du 19ème siècle. Les Bridgerton sont une famille riche et influente, dont les huit enfants sont prénommés dans l'ordre alphabétique de leur naissance : Anthony, Benedict, Colin, Daphné, Éloïse, Francesca, Gregory et Hyacinthe. Quatre filles et quatre garçons qui ont chacun un tome dédié de la saga. Chacun des enfants est plus ou moins proche de l'âge de convoler, ce qui n'était pas une mince affaire à l'époque. Il s'agissait de réussir à rafler le parti le plus avantageux, peu importait que les futurs époux se plaisent ou non, tant que le mariage se révélait avantageux pour les deux familles.

De bals de débutantes en soirées musicales, de séjours à la campagne en collations, Julia Quinn nous entraîne dans un monde d'hypocrisies, de médisances chuchotées et de scandales feutrés. Chaque chapitre commence par un extrait (souvent délicieusement comique) d'un journal à potins tenu par une mystérieuse lady à l'identité secrète. La plupart des scènes ont la légèreté de bulles de champagne, on se laisse facilement griser par cette ambiance aristocratique.

L'autrice reprend tous les codes de la romance et les intrigues sont très classiques : je t'aime moi non plus, je te hais, tu me plais mais je ne veux pas le montrer, finalement tout s'arrange... Pas de grande surprise à ce niveau !

Là où Julia Quinn se démarque un peu, c'est dans la construction de ses personnages féminins, qui sont rarement tels qu'on pourrait s'y attendre. Féministes avant l'heure, elles sont fermement décidées à ne pas se laisser faire, malgré les handicaps d'une éducation morcelée qui les laisse dans l'ignorance de beaucoup trop de choses vitales. Le passage dans le tome 1 sur l'explication de la nuit de noces d'une mère à sa fille est atterrant. Elles préfigurent le mouvement des suffragettes près d'un siècle plus tard. Dommage que l'autrice n'ait pas osé aller jusqu'au bout et qu'elle finisse par les faire rentrer dans le rang.

J'avoue avoir été lassée par les (trop) longs passages olé-olé, sans originalité, malgré l'humour que l'autrice y distille, comme dans le reste du livre au demeurant. À titre personnel, je trouve qu'ils n'amènent rien aux romans, voire même les desservent. Mais je ne doute pas qu'ils sauront plaire aux aficionados du genre.

Même si j'ai lu les deux premiers tomes en entier, je ne continuerai probablement pas la saga : j'ai eu une sensation de redondance dans la structure des deux histoires (Daphné et Anthony), le sentiment que l'autrice se contente de variations sur une recette qui marche. Le champagne c'est sympa, mais à petite dose. Si on en abuse, la gueule de bois se fait vite sentir !

 

La chronique des Bridgerton de Julia Quinn, J'ai lu, ISBN 978-2290254738, prix 14,90€

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