Celles qui restent

Auteur / Scénariste: 

Celles qui restent, c’est l’histoire de trois soeurs, chacune leur personnalité, chacune leur caractère. D’un côté il y a Clara, l’aînée, celle qui voudrait que tout soit impeccable dans sa vie et celle des autres, qui s’efforce d’avancer, toujours tirée à quatre épingles, même si finalement sa propre existence est loin d’être aussi rose. De l’autre côté, il y a Lucy, la benjamine, l’antithèse de sa soeur, un peu fofolle, superficielle, bordélique. Et au milieu, il y a la cadette, celle qu’on ne remarque jamais, Constance, qui fait un peu le tampon entre les deux extrêmes. Si discrète même qu’on en vient à douter de son existence. Jusqu’au jour où elle décide de mettre fin à son existence en se jetant du haut d’un pont, avec pour seul témoin une vieille femme veuve du nom de Marielle qui mène une sorte de non existence propre aux personnes âgées. L’unité de façade entre les soeurs vole en éclat. Qu’ont-elles fait, que n’ont-elles pas fait, pour que leur soeur en soit arrivée là, sans rien leur dire, sans même rien laisser soupçonner?

Celles qui restent est un roman sur le deuil, la perte d’un être cher, la reconstruction après le drame. Une histoire éminemment émouvante, mais qui ne sombre pas dans le mélo, et c’est là tout le talent de l’auteur. Par une succession de très courts chapitres, Samuelle Barbier conjugue à la première personne l’état d’esprit des cinq protagonistes : Clara, Lucy et la défunte Constance, mais aussi Marielle, la vieille dame, et Antoine, l’ami d’enfance. Un chagrin pudique, à l’abri des regards extérieurs, à la façon de ces romans de Mauriac où l’on ne veut pas partager un malheur qui n’appartient qu’à soi. Par des mots simples et des phrases courtes, l’auteure parvient presque à nous faire penser à un drame personnel tant l’émotion qu’elle distille à travers ses personnages est juste. On en ressort forcément secoué, mais aussi animé d’un sentiment d’espoir à la conclusion de ce récit.

Samuelle Barbier a remporté en 2019 le prix Télé Loisirs du roman de l’été. Ce n’est évidemment pas un hasard lorsqu’on repose Celles qui restent. Ce livre est d’une grande justesse.

Je remercie infiniment les éditions Hugo ainsi que l’auteure pour leur confiance.

Celles qui restent -Samuelle Barbier - Editions Hugo - Septembre 2020, 16,95€

Type: