COLLINS Christophe 01

Auteur / Scénariste: 

Salut Christophe, qui es-tu ?

Christophe Collins n’existe pas ! Enfin, plus exactement c’est une création de Christophe Corthouts, auteur et chroniqueur par ailleurs. Je m’en vais donc passer directement à seconde question pour vous expliquer le « pourquoi du comment ».


Pourquoi avoir choisi un pseudo pour signer tes livres ? Je ne dévoile rien en disant que tu avais déjà publié plusieurs livres sous ton vrai nom.

Une raison pratique d’abord. Corthouts, ce n’est pas aisé à prononcer pour tout le monde. Et surtout pas pour les Français… voire même les francophones. J’ai tout entendu comme prononciation… Et pour une raison « magique » aussi… Une sorte de remise à zéro du compteur, comme si j’avais viré une peau, celle d’un auteur qui a effectivement publié quatre romans entre 1997 et 2000. Maintenant, j’avoue, c’est bizarre de prendre un pseudo… Et puis d’expliquer que c’est un pseudo… Mais bon… Je suis un type plein de paradoxes.

A quel âge as-tu commencé à écrire ?

Très tôt. Je devais avoir huit, dix ans. J’étais fasciné par la machine à écrire de mon grand-père. Parce qu’à l’époque on commençait à voir des claviers d’ordinateur dans les films. Et une machine à écrire était ce qui se rapprochait le plus d’un ordinateur, dans mon environnement. Je me souviens que « j’adaptais » des BD du journal de Mickey sous forme de mini-histoires.

Te souviens-tu encore de tes premiers textes ? Que sont-ils devenus ?

La plupart, je ne les ai pas conservés… Je ne suis pas archiviste dans l’âme… Mais lors de la mort de mon grand-père, il y a presque quatre ans, j’ai retrouvé quelques rares bouts de textes que lui avait conservés. Mais rien de bien conséquent… Par contre, je dois encore avoir un exemplaire du premier roman que j’ai terminé. Cela s’appelait « La Source de Vie » et c’était de l’héroïc-fantasy… J’étais en plein dans ma période Michael Moorcock.

Comment écris-tu ? Des tics d’écriture, une ambiance nécessaire ? La musique semble indispensable dans ta vie, tu écris en musique ?

Je ne suis pas “ritualisé” dans mon écriture, non… J’écris généralement en soirée, après le boulot. Parfois deux pages, parfois dix, cela dépend... Surtout de la date limite de remise du texte ! Mais j’essaie d’écrire tous les jours. Et oui, toujours avec un casque sur les oreilles et de la musique. Musique de films surtout… Et des albums « classiques rock » que je connais par cœur… Parce que si je ne connais pas, je me laisse distraire !

Comment écris-tu ? As-tu un plan au départ ou laisses-tu vivre tes personnages ?

Je n’ai pas vraiment de plan de bataille… Enfin… Je sais d’où je pars et je sais généralement où je vais… Mais parfois, pendant le cours de l’écriture, je trace certains chemins, pour ne pas trop me perdre… Par contre, avec le temps j’ai appris à laisser certains passages de côté, je les résume en une ou deux lignes et j’y reviens ensuite. C’est parfois le cas de descriptions, ou de dialogues.

Quelles sont tes autres passions ?

Le cinéma et la lecture. Sans aucune hésitation. Je suis un vrai « geek » en terme de cinoche… Je chasse les bandes-annonces sur le net et je perds parfois un temps fou à surfer d’un site de cinéma à un autre… Je suis aussi passionné par la lecture, mais je pense que c’est le cas de beaucoup d’auteurs.

Pourquoi l’écriture ?

J’avoue que je ne me suis jamais posé la question ! Ecrire est un processus très naturel pour moi. Je ne « souffre » pas les mains sur le clavier. J’aime aussi beaucoup l’expression orale… Je crois qu’il faut jouer avec les cartes que l’on possède… Et puisque j’aime ça et que je me débrouille avec une plume…

Ton dernier roman « L’Etoile de l’Est » vient de paraître. Proxénétisme sur fond de franc-maçonnerie, le tout se déroulant à Liège, ta ville natale. Peux-tu nous en dire un mot ?

Un mot ? « Evident ». Je n’ai, je crois, jamais écrit aussi vite et de façon aussi « naturelle ». Le personnage existait déjà. Je l’avais « inventé » lors d’un court projet internet pour le site du magazine Télémoustique, il y a trois ou quatre ans. Et lorsque Max Rensonnet qui est aux manettes de la Commanderie, une librairie ésotérique et initiatique à Liège a évoqué l’idée de publier des bouquins, je lui ai proposé le projet… Et zou ! Les éléments de l’histoire se sont rapidement mis en place. A partir du titre en fait. Mais je ne vais pas vous en dire davantage.

Pourquoi avoir choisi Liège ?

Je crois que c’est Stephen King qui a dit « on écrit bien sur ce que l’on connait ». Et même si j’aime beaucoup les polars qui se déroulent dans un environnement américain, le succès et le talent de gens comme Frank Thilliez ou Maxime Chattam ont prouvé, ces dernières années, que l’on peut aussi planter le décor dans nos villes, nos ambiances… Et vu que je connais très bien la ville de Liège… Le décor s’est imposé de lui-même.

La franc-maçonnerie fait partie de la vie de ton inspecteur ? Et dans la tienne ? En quoi est-ce important ?

Je suis maçon, comme mon personnage. Et même s’il serait un peu difficile de résumer l’importance de la maçonnerie dans mon parcours, en quelques lignes, il est certain que c’est une démarche qui m’apporte énormément en terme de réflexion, de recherche, de découvertes. Mais loin du grand fantasme des « relations » et autres « sociétés secrètes prêtes à dominer le monde », il s’agit plutôt ici de parcours personnel, de sources d’inspiration et de rencontres qu’il serait sans doute plus difficile d’imaginer dans la vie quotidienne. J’ai essayé aussi que les réflexions de mon personnage soit, un tant soit peu, le reflet de ma réflexion… Tout en sachant que j’en suis encore aux balbutiements… Mais que cela me plairait beaucoup de développer le personnage, dans d’autres romans, en parallèle avec ma propre évolution… Reflet dans la fiction de ma réalité.

Pourquoi tant d’années entre le dernier roman « Corthouts » et le premier roman « Collins » ? Collins a dû grandir avant d’écrire ?

Plusieurs raisons… D’abord, j’ai eu la chance d’écrire mes quatre romans « Corthouts » à la demande. C’est-à-dire que je bossais pour un éditeur, avec un excellent directeur de collection, à qui je proposais un petit résumé… Et hop, je me mettais au boulot… Mais lorsque les difficultés financières ont plombé l’aventure, je n’avais pas de « réserve ». J’avoue que je n’arrivais pas à me décider à écrire… sans savoir si le texte serait publié ou pas. Entretemps, j’ai eu la chance de travailler dans l’ombre d’Henri Vernes, sur les aventures de Bob Morane. Et cela occupait presque tout mon temps d’écriture. Le délic ? « 35 mm », un inédit, un polar, où je crois j’ai opéré le début d’une mue. Le décor est encore américain… Mais la dynamique déjà plus éloignée de mes premiers écrits… Et puis le projet « Etoile de L’Est »… Et voilà !

Tes romans précédents faisaient la part belle au fantastique, au fil du temps, tu sembles avoir un peu délaissé ce genre pour laisser place à du thriller plus classique. Pourquoi ?

Je ne lis plus beaucoup de romans fantastiques… Ceci explique peut-être cela ? Avec la vague de la littérature de vampires qui a tout balayé sur son passage, j’ai un peu l’impression que les lecteurs de fantastique sont un peu orphelins de variété. Ou peut-être que je ne cherche pas au bon endroit ? J’ai lu l’un ou l’autre roman de « zombies » ces derniers temps qui n’étaient pas mal… Mais bon, je m’amuse bien avec le polar… Et puis c’est un exercice de « rigueur » pour moi de ne pas utiliser un élément fantastique pour « tout faire péter » à un moment ou l’autre. Mais je n’exclue rien… Le personnage de Chappelle permet toutes les évolutions, je crois… Tous les délires… On verra.

Ton écriture a-t-elle évolué au fil des années ?

Suis-je le meilleur juge de ce type d’évolution ? Je peux juste dire que l’écriture de « L’Etoile de L’Est » était « facile ». Un vrai exercice « d’écoute ». J’ai écouté ce type qui me racontait son histoire, son enquête, ses réflexions… Et j’ai tout couché sur le papier. Mais forcément l’écriture évolue… Grâce aux regards des lecteurs aussi. Et j’en profite ici, au passage, pour remercier des gens comme toi (Marc Bailly), Laura Romano, Concetta Romano, Nicolas Corthouts, Sylvie Louette, Dana Corthouts… Qui sont des « premiers lecteurs » dont l’éclairage est précieux.

Quel est ton auteur d’Imaginaire préféré ?

Un seul… Pffff… Stephen King.

Quel est ton auteur de littérature générale préféré ?

Je n’en lis pas assez pour choisir… Mais sous la torture ? Ben, je serais obligé de mourir… Douglas Kennedy

Quel est ton roman d’Imaginaire préféré ?

« Le Fléau ». Enorme et sans doute jamais égalé.

Quel est ton roman hors Imaginaire préféré ?

Une fois encore je n’en lis pas des tonnes… « Moins que Zéro », de B.E. Ellis ?

Quel est ton film d’Imaginaire préféré ?

Les Dents de la Mer

Quel est ton film hors Imaginaire préféré ?

Serendipity, un comédie romantique… Oui, je sais, ce n’est pas très polar.

5 films indispensables

Les Aventuriers de l’Arche Perdue

L’Empire Contre-Attaque

Love Actually

Toy Story (les trois, ça compte pour un, non )

S.O.S Fantômes

5 CDs indispensables

Sergent Pepper : Lonely Heart Club Band

Led Zeppelin : The Song Remain The Same (Live)

Best Of des Stones

A Night At The Opera, de Queen

Hans Zimmer et James Newton Howard : The Dark Knight

5 livres indispensables

In Tenebris, de Maxime Chattam

Ca, de Stephen King

Un recueil de Pierre Desproges

Créance de Sang, de Michael Connelly

Le Dernier Détective, de Robert Crais

Quel livre d’un autre auteur aurais-tu désiré avoir écrit ?

Ne le dis à personne, de Harlan Coben.

Quel sont les derniers livres que tu as lus et que tu recommanderais

Sans hésitation les deux bouquins de l’Agence 13, de Serge Brussolo.

J’ai beaucoup aimé aussi le recueil de Stephen King, « Full Dark, No Stars », qui devrait sortir en français dans quelques semaines.

« Seul à Savoir » aussi de Patrick Bauwen… Je pense que la littérature de genre française a trouvé « son » Harlan Coben… L’avenir nous le confirmera…

Quel est ton principal trait de caractère ?

La dérision.

Qu’est-ce qui t’énerve ?

Les gens crispés

Outre l’écriture, quels sont tes hobbies ?

Le cinéma déjà… Quand j’ai le temps, les jeux vidéo m’intéressent… Enfin, certains jeux…

Quel est le don que tu regrettes de ne pas avoir ?

Le dessin… Quand je vois ce que certains « pondent » d’un coup de crayon…

Quel est ton rêve de bonheur ?

Le bonheur, j’essaie de la construire, plutôt que de le rêver. Mais c’est clair que si je pouvais vivre de ma plume…

Par quoi es-tu fasciné

Par l’évolution des effets spéciaux au cinéma…

Tes héros dans la vie réelle ?

Ceux du quotidien, les gens qui se cassent le c… à l’ombre pour que le monde tourne.

Si tu rencontrais le génie de la lampe, quels voeux formulerais-tu ?

Pfff… Déjà la lampe, il faut la dégotter… Et bon, faire la ménage, c’est pas trop mon truc… Alors je ne penserai sans doute pas à l’astiquer !

Ta vie est-elle à l’image de ce que tu espérais

Oui. Même si la vie, c’est comme une peinture… Tu ajoutes toujours des couches, tu modifies des trucs, tu arrondis les angles…

Cites-nous 5 choses qui te plaisent.

La cuisine de ma belle-mère

Les jolies femmes qui ont de l’esprit

Les films de Steven Spielberg

Les délires entres amis

Les fins de soirée de printemps sur ma terrasse.

Cinq choses qui te déplaisent

s brocolis

Les mecs qui pensent qu’ils sont très malins

Les films de télé français

Les gens qui arrivent en retard aux fiestas

Le temps perdu

Si j’étais

- un livre

« Mémoire d’un Ane », de la Comtesse de Ségur

- une loi

Tu ne prendras rien au sérieux, mais tu travailleras sérieusement

- Dieu

Qui ça ?

- Le Père Noël

Je m’arrangerai pour que tous les Elfes ressemblent à Liv Tyler.

- Une chanson

Your Song, de Elton John

- Un acteur

Johnny Depp

- Une femme

Sigourney Weaver

- Un continent

L’Atlantide

- Une recette de cuisine

Les tagliatelle à la Mode de Dijon

- Un coffre-fort (qui contiendrait quoi ?)

Le petit là, le noir, avec le nom de l’assassin de Kennedy, le lieu où se trouve la dépouille de Jimmy Hoffa et la nouvelle adresse de Michael Jackson.

- Une porte (qui s’ouvrirait sur quoi ?)
_Le Pays d’Oz

- Un group de rock

Les Counting Crows

- Un souvenir

Il est neuf… Mon voyage aux USA, en juillet dernier. En famille. En voiture.

- Le Roi Albert II

Ouille, ouille, ouille… C’est quand que je peux aller en vacances ? Aux USA ? En voiture ?

- Un événement à changer dans le monde, dans ta vie

Au risque d’être « sucré », la naissance de mes enfants, perso.

Le 11 septembre, pour ma génération, c’est tout de même quelque chose aussi…

- Une paire de chaussettes (qui couvrirait quels pieds ?)

Le pied-de-nez que je fais au monde au quotidien… Il faudrait une fameuse chaussette !

- Une blague

Plutôt des répliques de films… S.O.S. Fantôme, presque du début à la fin… Mais si je devais choisir :

- Raymond : « Il ne serait rien arrivé si ce châtré n’avait pas coupé l’alimentation de la grille »

- Le Maire : « C’est vrai ? »

- Peter ; « Oui, c’est vrai… Cet homme est un châtré ».

- La version française de ce film est sans doute une des meilleures vf de comédie de tous les temps…

- Un souvenir

Déjà dit, déjà dit !

- Un alcool

La Vodka. Sur glace.

- Un attentat

L’explosion d’une bombe à arrêter les coincés…

- Une gourmandise

Les Melo-Cakes

- Une invention

La Machine qui met les noyaux dans les cerises. Fallait y penser…

- Maxime Chattam

Je me dirais : « Putain, il est bon ce Christophe Collins, je vais le faire publier chez Albin Michel ».

Last but not least une question classique : tes projets ?

De façon « light », je continue de griffonner dans un coin pour Bob Morane. Une nouvelle, inspirée de l’univers de Conan Doyle, et un roman, qui tourne autour de Michel-Ange sont dans mes cartons. J’ai déjà rédigé deux… non, trois chapitre d’une nouvelle aventure de Chappelle. Et je dois écrire deux nouvelles pour des recueils, à paraitre chez Rivière Blanche, l’un consacré à l’univers de Graham Masterton et l’autre aux auteurs belges. Je ne dis pas qu’elles seront publiées, je dis simplement que l’excellent responsable de ces recueils a eu l’extrême gentillesse de me solliciter.

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