Chants de la Terre lointaine (Les)

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Il est bon, de temps à autre, de se replonger dans la lecture des œuvres-clés de cette figure majeure de la science-fiction du XXème siècle qu’a été Arthur C. Clarke - l’inventeur des satellites géostationnaires, le créateur de « 2001 : l’Odyssée de l’Espace », l’éminent scientifique apprécié pour ses textes de « hard science », le romancier incontournable.

Ces « Chants de la Terre lointaine », rédigés par Clarke en 1986, ne concernent rien de moins que la fin de notre belle planète bleue, avalée par le Soleil, suite à un dérèglement survenu au cœur de celui-ci. Détecté en 1967 lors d’études relatives au comportement des neutrinos produits au sein de notre étoile, il convainc la communauté scientifique de l’irréversibilité du destin apocalyptique ainsi tracé. L’espèce humaine dispose d’un peu moins de deux millénaires pour trouver le moyen de se perpétuer ailleurs que sur sa planète d‘origine.

Des « vaisseaux-semeurs » sont bientôt envoyés en direction des étoiles proches comportant des systèmes planétaires à même d’abriter la vie, en priant pour que les souches humaines ainsi catapultées à travers les abysses sidérales parviendront à survivre dans leurs environnements d’adoption.

Un tel vaisseau semeur réussit à atteindre son but en l’an 3000 : une planète nommée Thalassa, presque entièrement couverte d’océans, à l’exception d’une poignée d’îles sur lesquelles se développe peu à peu une société humaine quasi utopique, pacifique et ouverte.

A la grande surprise des habitants de Thalassa, un vaisseau terrien, le Magellan, leur rend visite 800 ans plus tard. En route vers la planète « Sagan Deux », distante de plusieurs années-lumière encore, il doit impérativement se procurer un chargement de blocs de glace afin de reconstituer son bouclier avant, sensé le protéger des chocs survenant nécessairement lors d’un tel voyage en poussée quantique.
Les occupants du Magellan disposent d’une technologie beaucoup plus avancée que celle des Thalassans, et le contact entre ces deux ramifications de l’espèce humaine (la Terre ayant été avalée par le Soleil en l’an 3620) n’est pas sans faire penser au choc de civilisation ressenti lors de l’arrivée des explorateurs européens dans certaines contrées reculées de la planète. Il va dès lors s’agir de déterminer dans quelle mesure ce contact pourra se dérouler de manière pacifique, sans qu’aucune des parties ne prenne l’ascendant sur l’autre…

Comme à son habitude, Clarke fait montre dans ce très bon roman d’un savoir faire scientifique des plus solides. Il paraît évident que ses propos relatifs à la poussée quantique, à l’action des neutrinos, aux formes de vies susceptibles d’évoluer au sein d’un monde tel que Thalassa sont le produit d’une réflexion poussée et non de simples suppositions d’amateur. Mais ces connaissances encyclopédiques ne sont jamais bassement étalées et ses personnages demeurent crédibles de bout en bout.

« Les Chants de la Terre lointaine » constitue donc au final un roman prenant et hautement dépaysant !

Arthur C. Clarke, Les Chants de la Terre lointaine, traduit de l’anglais par France Marie Watkins, couverture de Manchu, 343 p., Milady

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