Noces de Goléade T2 (Les)
Après avoir défié le Joyau Sublime, Empereur/dictateur, par le simple fait d’avoir écrit dans une société qui a banni l’écriture, Leike Chu doit fuir.
Le premier tome nous la montrait par monts et par vaux, traversant les pays pour rencontrer sa destinée : devenir la grande Maîtresse de l’Ordre des 9 rameaux.
Les armées du Joyau la poursuivent jusqu’aux Montagnes de Fer et là, après plusieurs péripéties, Leike découvre un monastère. Elle va y poursuivre sa formation avant de partir pendant le siège qui opposera les lettrés et l’armée.
Elle nous abandonnera à la fin du volume dans un cliffhanger digne des séries télé !
Le premier tome (critiqué ici) était un road movie, une épopée.
Celui-ci nous explique un peu plus la formation que Leike doit suivre car elle est loin de la sagesse de son maître Petit Liu.
Le rôle de l’écrit prend enfin son envol, les personnages aussi.
Suivant une autre série dans la même collection (Bobby Pendragon), on y retrouve quelques traits communs mais finalement communs surtout au concept de la fantasy : le héros malgré lui, jeune ici (collection jeunesse oblige !), les animaux fantastiques, la lutte contre l’oppression...
Au risque de provoquer de fortes réactions (injustifiées car j’apprécie beaucoup le genre), je dirai que l’adolescence est en soi fort proche des concepts de la fantasy : on y a tous rêvé d’être plus fort pour vaincre ce monde qui nous semble incompréhensible, plus fort pour surmonter tout ce qui change autour de nous alors qu’en fait c’est nous qui changeons, plus “honnête” pour combattre tout ce qui nous arrive “d’injuste”.
C’est aussi la quête de nombreux héros de fantasy de se rapproprier un monde qui n’a changé que parce qu’ils ne le regardent plus avec les mêmes yeux, la même “naïveté”.
La fantasy serait-elle quelque part l’expression du franchissement de la frontière entre une enfance ou une indifférence aux choses qui nous entoure ? Une re-naissance, re-connaissance de soi et des autres...
Finie la philosophie de site web !
J’ai bien aimé, of course, même si j’attends le troisième tome avec un peu de crainte, car c’est souvent le tome le plus délicat dans une série.
Oh petite remarque : les annexes ! KEZAKO ? C’est une horreur de typo, illisible. On croirait qu’il faut le décodeur de C+. Quel dommage de fournir un tel travail, la création d’une écriture, les cartes des peuples et autres mais sous une forme quasi impossible à déchiffrer !
Ah ? Oui ? Vous avez peut-être raison : c’est le principe de l’histoire : déchiffrer les écritures anciennes...
/Mode Yoda On/ Sceptique, là je reste /Mode Yoda Off/
Eric E.J. CATTELAIN, Les noces de Goléade (Le premier signe, tome 2), illustration de Manchu, Livre de poche Jeunesse, juin 2007.