Edit barbare, Le premier signe T1 (L')
“ Tu n’écriras point,
Tu ne parleras point des sujets interdits
Tous les sujets sont interdits s’ils peuvent nuire
à la gloire du Joyau Sublime,
Tout autre sujet est vivement déconseillé s’il
n’est pas suscité par un besoin matériel...”
Ainsi commence l’Edit Barbare, lu dans tous les coins de l’Empire. L’écriture et les livres sont bannis. Ce sont là, selon le Joyau Sublime, l’Empereur, un moyen de subversion destiné à entretenir révolte et mauvais esprit.
Au fin fond de l’Omagon, la tannerie familiale est bien loin de tout. Mais un jour l’oncle Monfred vient chercher sa nièce, Leike Chu, 7 ans. Elle part pour un long voyage vers Le Tertre.
Alors que sous la surveillance d’un grand Maître, elle initie des divinations, Leike découvre un signe sous la carapace de tortue. Elle le mémorise et le reproduit partout.
Mais un jour, 8 ans plus tard, des hommes de l’armée viennent chercher des peaux à la tannerie et découvrent le signe gravé dans du bois.
O, malheur, pour la protéger, Leike est chassée par ses parents et lorsqu’elle revient, elle découvre la tannerie rasée pour avoir désobéi à l’Edit Barbare.
Commence un voyage initiatique qui conduira la jeune fille dans les territoires interdits, à la Capitale, en quête de son destin.
Car Leike ne sait pas encore qu’elle est la Maîtresse de l’Ordre des Neuf Rameaux, huitième lignée !
Jamais on ne peut juger de manière très tranchante une collection sur son premier tome.
Ce tome était déjà paru sous le nom de Leike Chu en Hachette.
Je reconnais : le postulat de base n’est pas neuf. Déjà Bradburry dans son “Fahrenheit 451" pose les bases de la subversion par l’écrit et condamne les livres dans un autodafé mondial.
Mais ici, il s’agit déjà d’une saga et en plus, l’idée prend le contre-pied de la vie de son auteur.
Car Eric Cattelain est un fou de l’écriture et de la graphie au point d’avoir créé une écriture universelle, l’UNIDEO.
Donc, moi, j’en redemande, car le rythme est bien mené. Les pré-ados et ados y trouveront les constances des histoires de fantasy, la trame classique du voyage initiatique.
Le style est sobre mais décrit très bien les contextes pour nous entraîner dans des mondes imaginaires. L’héroïne a l’âge de ses lecteurs et se défend pas mal tout en affichant les faiblesses et l’impulsivité de sa jeunesse.
Un bon moment...
Je crois que j’aime beaucoup les littératures jeunesse pour leur fraîcheur sans prétention qui oblige l’auteur à se dépasser question imagination à une époque où il est si facile de mettre violence et sexe à toutes les pages pour remplir des chapitres.
Le premier signe, l’édit barbare tome 1, Eric Cattelain, Livre de Poche Jeunesse, février 2007.