Thongor T2

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Voici donc, comme prévu, les romans 3 à 6 de la saga de Thongor (1968-1970). Toujours aussi passionnants, bien sûr.


Thongor et la Cité des Magiciens voit notre héros combattre les magiciens de Zaar que le lecteur connaît bien depuis les volumes précédents. Thongor conquiert le sithurl, cristal étrange qui peut devenir une arme absolue. En face : les sept mages de Zaar dont l’apparition cérémonielle est décrite de manière saisissante (p. 38 sqq.). Thongor sera fait prisonnier dans d’horribles souterrains et devra combattre un gigantesque Ver qui l’engloutira. Il en sortira aux termes d’une lutte terrible que l’on qualifierait maintenant de gore. Tout finira bien, avec la bénédiction des dieux, lesquels interviendront bien plus dans le roman suivant, Thongor à la fin des temps. Roman au début fracassant : en plein milieu d’une cérémonie, Thongor s’écroule, mort ! La vengeance du dernier mage survivant de Zaar s’exécute : il s’empare de l’esprit de la femme de Thongor et, partant, de l’empire de Patanga. Heureusement le fidèle Charn Thovis enlève l’héritier du trône et tente de sauver l’empire. Thongor, quant à lui, se retrouve dans le Royaume des Ombres : il y rencontrera plusieurs dieux qui le feront voyager dans le Temps et assister au Passé et au Futur de la Lémurie - passage un peu longuet, dans lequel on sent Lin Carter moins à l’aise. Heureusement, l’action reprend bientôt, avec l’entrée en scène des pirates de Tarakus. Voilà bien une création remarquable de Carter : ses corsaires sont d’un pittoresque endiablé et la réussite de la fin du roman leur doit tout. Le fils de Thongor sera amené au marché pour être vendu comme esclave, mais s’échappera par les catacombes. Le mariage arrangé de la belle épouse de Thongor avec la marionnette des magiciens sera in extremis empêché par nos amis pirates et un Thongor surgissant de sa tombe : scène de foule brillante.

Carter devait s’être rendu compte de la qualité de ses pirates auxquels il consacre son dernier roman, Thongor contre les pirates de Tarakus. Les pirates sont cette fois commandés par un autre mage, Belshathla, maître d’une arme secrète, la « mort grise », canon qui rend fou et fait s’entretuer tous ceux qu’il atteint. Carter est au sommet de ses moyens ici, et l’intrigue est palpitante. Thongor combat un dragon des mers, errera dans une jungle infestée de monstres, mais tous les bons se retrouveront in fine pour vaincre le mage maudit et ses pirates armés d’un genre de bombe atomique. La bataille finale, certes classique, est magistralement décrite. Et c’est haletant que l’on assiste à son déroulement, puis à son issue grandiose. Cérémonie finale de remise des prix.

Bon, tout cela peut sembler un peu désuet en 2012, sans doute, mais l’art du conteur reste captivant. Pour les amateurs d’E.R. Burroughs ou de R.E. Howard : un must total.

Lin CARTER : Thongor tome 2, traduction de Jean-Pierre Labrande révisée par Merlin Jacquet, Editions Mnémos 2012, Saint-Laurent d’Oingt, ill. de couverture : Alain Brion, 369 p., 23 euros.

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