Novice

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Shori a le corps d’un enfant de 10 ans. Elle est noire et amnésique. Elle se réveille dans une forêt, privée de la vue, souffrant de fractures du crâne, brûlures et blessures multiples et ne supportant pas le soleil.

Seule une épouvantable faim la motive et elle chasse, à moitié inconsciente, pour se nourrir de viande fraîche.

Elle erre sur la voie rapide, sans savoir ni qui elle est ni ce qu’il lui est arrivé. Elle rencontre ainsi Wright, 23 ans, qui deviendra le premier symbiote de sa seconde vie.

Petit à petit, elle va découvrir qu’elle a 53 ans malgré son apparence infantile, qu’elle est une Ina, une vampire, et qu’elle a autant besoin de sang que de sexe.

Ce livre est le dernier roman d’Octavia Butler, sorte de testament littéraire.

Il est aussi dérangeant que passionnant.

Dérangeant car il est difficile d’adhérer à l’idée qu’une fillette – ou au moins une apparence de fillette – puisse être aussi avide de sexe et surtout trouver des humains qui entretiennent des relations sexuelles avec cet enfant pré-pubère que d’accepter l’idée qu’elle mange parfois de la chair humaine.

Passionnant car on ne peut que la trouver attachante, tant elle est perdue mais très intelligente. Tant aussi est précise et originale la vision de Butler d’une communauté de vampires Ina. De leurs mœurs, de leur justice et de leur organisation, peu de choses ne sont pas abordées.

Et très vite on regrette qu’une seule chose : il n’y aura pas de suite. Jamais on n’en saura plus que ce que contient ce volume sur l’évolution d’une famille de femelles Ina, sur leurs modes de reproduction « à la sauce Butler » et tout ce qui différencie une histoire d’un concept.

Oui, ne pas oublier les thèmes favoris de l’auteur : le racisme car outre être Ina, Shori est un produit de la génétique et est noire. Le féminisme car selon la vision d’Octavia, les sociétés de vampires sont de vrais matriarcats.

Une carrière bien remplie qui valut à Octavia Butler deux prix Hugo ( 1984 et 1985), le prix Nebula (pour son livre La Parabole des talents) et un prix MacArthur Grant « Genius ».

Novice par Octavia Butler, traduction de Philip Rouard, illustration d’Olivier Fontvieille, septembre 2008, Au Diable Vauvert

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Commentaires

Là, je craque et illico presto, je commande ce livre. J’aime beaucoup Octavia Butler. Elle va me manquer. J’avais apprécié le cycle "La parabole des talents".