Sibylle et le marquis (La)
Troisième volet d’un triptyque, on retrouve la demoiselle Lenormand qui tente de déchiffrer ses visions d’horreur où elle voit tortures sexuelles et meurtres sur de jeunes femmes.
Son destin va croiser encore quelques personnages historiques comme le marquis de Sade, Joséphine de Beauharnais, Fouché…
Le marquis de Sade est approché par un groupement de femmes pour écrire un opéra pornographique. Largement payé, Donatien Alphonse François ne refuse pas et engage le musicien Gretry (à l’insu duquel Sade transforme son livret bien sage en écrits saphiques et pornographiques). Mais tout cela ne sert que vengeance et complot.
Je l’ai fini une heure avant de faire ce billet : très agréable à lire, très fluide, on ne voit pas les pages se tourner.
J’ai toujours adoré le mélange entre les personnages et les personnalités, c’est savoureux si on peut faire la différence entre l’Histoire et l’imagination. Mademoiselle Lenormand est bien une voyante qui a laissé un célèbre jeu de tarot (je me souviens en avoir eu un au début de l’adolescence). Les autres aussi sont bien connus, parfois la vérité historique est arrangée pour servir le propos mais l’auteur a précisé les limites dans une postface.
J’ai découvert la série au tome 2, « Le traité des supplices », et si la cohérence existe, je peux affirmer que chaque volume se lit sans aucun souci si on n’a pas suivi les précédents : l’auteur a veillé judicieusement à ne pas rendre les écrits feuilletonnants, mais bien comme des épisodes de série télé, des aventures bien charpentées mais indépendantes.
Par contre, cœurs sensibles, mères-la-pudeur, passez votre chemin ! Même si ce tome est nettement moins dur question tortures, - heu, vais-je oser – il traitre beaucoup d’autres « duretés » plus masculines et de pratiques longtemps considérées « contre nature ».
Si vous n’êtes pas tombé de la dernière pluie, il y a toutes les chances que l’histoire vous passionne aussi, sans avoir à cautionner tous les comportements qui y sont décrits.
Interview ici
La Sybille et la marquis par Nicolas bouchard, illustré par "La belle Rosine" de Antoine Wiertz, Belfond