BOUCHARD Nicolas 01
Quelques mots sur vous, pour vous présenter ?
Je suis né en 1962, j’habite la région de Limoges. J’ai commencé à écrire mon premier roman de science-fiction en 1996 et, par chance, il a été édité aux éditions Encrage l’année suivante. Depuis, je continue l’écriture de romans, sachant que par exemple la nouvelle est un art pour moi assez étranger, un peu mystérieux et extrèmement difficile : j’admire les bons novellistes, étant plutôt un adepte de la forme longue.
Revirement de carrière, du début en SF, une étape en fantasy et maintenant le thriller historico-politique. Est-ce pour toucher à des genres différents ou l’expression de l’évolution de votre écriture et de votre approche de la littérature ?
J’écris pour mon plaisir : la publication de romans reste une passion, j’ai un métier autre. Aussi, j’aime changer de genre pour maintenir constant mon intérêt à écrire. J’ai l’impression que je me scléroserais assez vite si j’écrivais toujours la même chose. En même temps, je touche à des codes narratifs parfois assez différents : ce sont de nouveaux défis qui donnent de l’intérêt à la chose.
Comment/pourquoi avoir choisi ce thème de la Terreur vue par les petites gens, eux qui sont victimes d’une terreur quasi quotidienne ?
L’époque de la Terreur me fascine : comment des gens brandissant des idéaux que je partage ont pu laisser dans l’histoire l’image de meurtriers sanguinaires ? Vous remarquerez d’ailleurs que dans aucun de mes 3 ouvrages je ne tente d’écarter ni même de minimiser les agissements des représentants de la Convention dans les provinces. C’est pour moi un sujet de réflexion, mais aussi d’humilité : même quand on a raison, il est mauvais de vouloir imposer sa pensée à ceux qui ne sont pas d’accord.
Autant de violence et savoir la rendre dans un roman (la série avec La Sybille), c’est jubilatoire ou plus du domaine de l’auto-torture ?
Je ne sais pas trop quoi répondre : en fait, cette série est partie sur une pente violente dès le 1er volet. Par la suite, cela s’est amplifié : cela m’a paru logique tout simplement, conforme à la bible des personnages que j’avais élaborée au départ, à l ’ambiance générale que je voulais décrire et à l’époque. Jubilatoire ? Peut-être un peu, mais certains épisodes ont été difficiles à écrire. Je pense que cette violence exacerbée m’a parue logique dans le cadre de mon histoire.
Faire dans le roman historique, cela demande une démarche de recherches. Comment faites-vous et comment choisissez-vous l’époque qui accroche ?
Ma méthode de recherche n’a quant à elle rien de très originale. Si je commence par rafraîchir mes souvenirs généraux sur la période concernée, je cours ensuite à la recherche du document d’époque : souvenirs d’homme politique, ouvrage historique quasiment contemporain de l’action, extrait de journal, plan, dessin, témoignage, traité de cartomancie écrit par la Sibylle, mémoire de Barras… tout est bon !
Plus rarement, je me procure une monographie sur tel ou tel sujet extrêmement précis (par exemple la biographie de Sade : document vraiment indispensable) et lorsqu’elle n’existe pas dans le commerce (une thèse ou une parution dans une revue très spécialisée) j’essaie de contacter directement l’auteur : vive Internet. Cela m’a réussi à plusieurs reprises !
Quelques ouvrages de vulgarisation (comme la regrettée série « La Vie quotidienne à l’époque de… ») peuvent s’avérer très précieux.
S’agissant du choix de la période : je n’ai pas de règle. Cela vient au fil des lectures, des visites… J’ai une certaine prédilection pour le 18ème siècle mais j’ai aussi quelques projets pour le 19ème… Par le passé, j’ai exploré également l’Antiquité. Je ne me mets aucune barrière en ce sens.
Sur votre blog (http://nicolas-bouchard.blogspot.com/) vous proposez un ouvrage inédit. Une démarche « politique » par réaction à la puissance des éditeurs (qui auraient refusé l’ouvrage par exemple) ou une nouvelle démarche d’un auteur dans son temps et dans le futur ?
Ma démarche de diffuser un livre internet n’avait rien de politiquement rebelle : il m’ennuyait simplement que le roman traîne dans mon tiroir sans personne pour le lire. J’ai quasiment abandonné ce blog : le mode de parution n’étant, à mon sens pas très pratique. Je cherche en ce moment une autre solution mais c’est surtout le temps qui me manque. D’autres bouquins, épuisés, pourraient rejoindre celui-là… à moins qu’un éditeur…
Quels sont vos projets ?
Actuellement un ouvrage prêt à paraître aux éditions Asgard : un thriller contemporain ce qui constitue une grande première pour moi ! J’aborde la vie d’un homme atteint de cette très particulière maladie du complotisme.
Un romans fantastico-historique (l’Europe de 1822) chez Mnémos.
Et un projet en cours d’élaboration de polar historique plus axé sur l’aspect "énigme" (meutre en chambre hermétiquement close)...
Critique ici