Là où la lumière se pose

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Deux ans de patience auront été nécessaires pour lire la fin de cette trilogie. Deux ans pendant lesquels Véronique Biefnot a revu entièrement son manuscrit pour finalement nous proposer une histoire qui clôture en beauté cette trilogie qui tient à la fois du thriller et de la romance.

C’est toujours édité chez Héloïse d’Ormesson. Et ce qui ne gâche rien, c’est que le tome précédent Les murmures de la terre sort en même temps en version de poche. Cette fois-ci, le livre est édité dans la collection « Les reines du suspense » chez Héloïse d’Ormesson. Et du suspense, il y en a ! Le titre de reine du suspense n’est pas usurpé.


Avec Là où la lumière se pose, on retrouve le style caractéristique de Véronique Biefnot, qui nous propose des personnage attachants, mais qui nous laisse une part de noirceur que notre esprit doit découvrir au fil des pages. Derrière chaque phrase, on retrouve toute sa sensibilité et son attachement à ses personnages. Elle nous conte ce qui arrive à Naëlle et Simon Bersic, en distillant les informations et en nous surprenant encore une fois. Après un premier tome qui nous avait fait découvrir toute l’horreur d’un passé caché, puis un second tome qui nous révélait enfin qui était vraiment Naëlle, on a droit à une troisième partie qui nous dévoile toute l’histoire et qui va surprendre plus d’un lecteur. Car ce qu’on pensait connaitre dans les deux tomes précédents n’était qu’une partie d’un tout encore plus noir que ce qu’on pouvait imaginer. On remonte jusqu’à l’origine de Naëlle et on découvre les personnes qui ont fait partie de sa vie.

Les lecteurs qui n’ont pas lu les deux premiers tomes n’auront aucune difficulté à lire ce troisième roman, parce que les événements passés sont résumés, et aussi parce que c’est écrit de telle manière qu’un nouveau lecteur ne sera pas perdu sans avoir lu ce qui précède. Véronique Biefnot, avec l’aide de Francis Dannemark, a remanié le roman pour le rendre indépendant, un vraie gageure. C’était déjà le cas pour Les murmures de la terre, qui pouvait se lire sans avoir connaissance de Comme des larmes sous la pluie.

Ceci dit, Véronique Biefnot frappe à nouveau un grand coup dans ce roman. Le lecteur peut s’attendre à une surprise de taille du même genre que celle qui l’a surpris dans le premier tome. Oh, ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous la révéler ! Mais vous souvenez-vous de la claque que vous avez reçue en lisant le premier tome ? Oui, et bien tendez l’autre joue, car une seconde claque vous attend !

Dans ce troisième opus qui se passe principalement en Belgique, un peu en Angleterre et un peu en France, on retrouve les personnages là où on les avait laissés, c’est-à-dire de retour de Bolivie. Un an et demi s’est écoulé depuis la première rencontre entre Naëlle et Simon. Ils sont en couple.

Dès le début de l’histoire, Véronique Biefnot nous déstabilise avec un chapitre moyenâgeux qui laisserait penser que l’histoire se passe aussi à une autre époque. Mais je n’en dis pas plus sur le sujet car vous devrez découvrir vous-même qui est Léançon de Berse. Par contre, on s’intéresse un peu plus à Lucas, le fils de Simon, qui suit des cours en Angleterre. Le personnage est mieux développé au détriment du couple d’amis de Simon et Naëlle. De son côté, Naëlle a décidé de s’appeler Nathanaëlle. C’était si facile de l’appeler Naëlle, mais si c’est sa volonté…

La petite voix qui faisait le mystère du premier tome est de retour, mais ce n’est pas la même personne. On retrouve ici, cette structure polyphonique que Véronique Biefnot avait utilisée dans le premier tome. Et ça marche ! Car il faudra un certain temps au lecteur pour comprendre à qui appartient cette voix.

Non contente de nous perturber davantage, Véronique Biefnot a aussi décidé de donner un rôle plus important à Nicolas le chat. C’était une information qu’elle avait communiquées lors de la sortie des deux livres précédents, mais on ne savait pas quelle forme allait prendre l’intervention du chat dans cette histoire. Et bien c’est fait, le chat a un rôle à jouer. Je rappelle que Nicolas est un Maine Coon, c’est-à-dire un chat qui peut avoir la taille d’un chien moyen. En lisant le livre, on a envie de posséder le même chat !


Le roman se découpe en deux parties. Une première dans laquelle Naëlle et Simon vont faire de la spéléologie dans les grottes de Han-sur-Lesse. C’est suffisamment détaillé que pour se dire que la romancière a un jour été y faire un petit tour (à confirmer lors d’une interview). Et ce n’est pas sans danger pour les touristes et les personnages principaux. En tout cas, la lecture de cette partie du livre m’a convaincu de ne pas mettre un pied dans une grotte ou de faire de la spéléologie.

La deuxième partie du livre se focalise sur le passé de Naëlle et ses liens familiaux. Toutes les questions qu’on pouvait se poser dans les deux premiers romans vont enfin trouver leur réponse dans cette quête des origines. On navigue entre thriller et drame, avec l’arrivée d’un nouveau personnage qui correspond à la petite voix. Encore une fois, la dualité de Naëlle va l’aider à faire face aux événements tragiques et pas sans danger de cette seconde partie.

Lorsque j’ai lu le roman, j’ai été scotché à l’histoire, car au fur et à mesure que je tournais les pages, je n’osais pas abandonner celle-ci. Je pensais deviner la suite, et j’ai complètement été surpris par cette dernière partie. Résultat, une nuit blanche pour dévorer ce livre et cela en valait vraiment la peine. Au fil des pages, je me suis attaché à Simon et Naëlle, encore plus que dans les livres précédents. Probablement parce que je devinais que la fin de l’histoire approchait à grands pas et qu’après ce livre, je les perdrais définitivement. Mais alors que je terminais la dernière ligne de l’histoire, en tournant la page, un dernier chapitre, plus poétique et mystérieux, m’a aidé à lentement me détacher de cette belle histoire. Et lorsque j’ai fermé le livre, j’étais à la fois heureux et triste de quitter Naëlle et Simon. Comme pour ses romans précédents, Véronique Biefnot arrive à émouvoir ses lecteurs jusqu’à la fin de l’histoire. Elle nous fait partager un moment de bonheur et de lecture, où ses personnages ont pris plus d’ampleur qu’on ne l’imaginait au départ. Je me suis dit que cette histoire devrait un jour être adaptée sur grand ou petit écran car elle est vraiment originale. En tout cas, je l’espère.

À l’heure où j’écris cette chronique, je ne sais pas quelle est la partie commune au roman de Véronique Biefnot et au roman de Francis Dannemark (Aux anges). Je devine que cela concerne la fin de l’histoire et la comtesse qui apparait, mais sans la moindre certitude. Voici le lien de l’interview que les auteurs ont eu sur télé-Bruxelles. Évidemment, la chronique du livre de Francis Dannemark (qui fait aussi partie de mes auteurs préférés) va suivre…

En tout cas, c’est un très bon moment de lecture qui ravira plus d’un lecteur. Ce livre, comme les précédents, donne envie de continuer à lire les prochains livres de Véronique Biefnot.

Là où la lumière se pose, Véronique Biefnot, Editions Héloïse d’Ormesson, 2014, 320 pages

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